L’Iran réaffirme son soutien au Hamas et dément les informations selon lesquelles Washington veut empêcher le dégel des fonds iraniens

Les autorités iraniennes ont démenti les informations diffusées par les médias américains selon lesquelles Washington et Doha se seraient entendus pour bloquer le dégel de 6 milliards de dollars conservés dans des banques qataries, et qui devaient être dégelés dans le cadre d’un échange de prisonniers entre les États-Unis et l’Iran le mois dernier.

« Le gouvernement américain sait qu’il ne peut PAS revenir sur l’accord », a déclaré la mission permanente de l’Iran auprès des Nations unies sur ses réseaux sociaux. « L’argent appartient légitimement au peuple iranien et est destiné au gouvernement de la République islamique d’Iran pour faciliter l’acquisition de tous les biens de première nécessité pour les Iraniens. »

Quelques heures avant la publication des rapports américains, la Banque centrale d’Iran a affirmé dans un communiqué que les fonds détenus au Qatar restaient à la disposition des banques iraniennes. En outre, 10 milliards de dollars de fonds iraniens, qui se trouvent dans des banques irakiennes en raison des sanctions américaines, devaient être transférés à Téhéran.

Les États-Unis auraient pris la décision d’empêcher le dégel des fonds iraniens en réaction au soutien de la République islamique envers les militants du Hamas. L’organisation a tué plus de 1 300 personnes en Israël au cours du week-end dernier, dans une série d’attaques surprises. Israël a répliqué par des frappes aériennes continues sur Gaza, tuant près de 1 800 Palestiniens, dont beaucoup de femmes et d’enfants, et en renforçant davantage le siège sur l’enclave qui se retrouve au bord d’une grave crise humanitaire.

Les responsables iraniens ont nié toute implication dans le massacre perpétré par le Hamas mais l’ont glorifié comme une victoire, apportant leur soutien total à l’organisation pour sa « réponse légitime aux crimes sionistes ».

Le gouvernement iranien s’emploie activement à mobiliser la région contre Israël. Le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a entamé jeudi une tournée au Moyen-Orient qui l’a conduit à Bagdad et à Beyrouth.

« Si les crimes contre les Palestiniens se poursuivent, aucune possibilité n’est exclue, y compris l’ouverture de nouveaux fronts contre [Israël] par d’autres groupes de résistance », a déclaré Amir-Abdollahian à la presse à son arrivée à Beyrouth.

Pour les autorités iraniennes, les « groupes de résistance » désignent généralement un réseau de mandataires que Téhéran finance et arme dans tout le Moyen-Orient afin de promouvoir son idéologie et de cibler les intérêts israéliens et américains.

Lors d’une réunion avec le Premier ministre libanais Najib Mikati, Amir-Abdollahian a averti les États-Unis qu’il fallait « contenir Israël ». Plus tard, il s’est entretenu avec le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, l’allié le plus proche de l’Iran et son leader par procuration dans la région. Les deux hommes ont échangé leurs points de vue sur les positions à adopter face aux « développements dangereux » en cours, ont indiqué les médias iraniens.

Lors d’une conversation téléphonique, le président iranien Ebrahim Raissi a déclaré à son homologue syrien Bachar el-Assad que l’opération « Al-Aqsa Flood » du Hamas a été provoquée par les politiques du gouvernement israélien « extrémiste » en place. Lors d’un discours prononcé dans la ville de Chiraz, il a affirmé que les États-Unis sont « complices » des « crimes » israéliens, en référence aux bombardements et au blocus de Gaza. Il a réaffirmé le soutien de l’Iran au Hamas, soulignant que ce soutien n’a jamais été exclu de la politique étrangère de la République islamique.

Le président iranien a également discuté du conflit en cours avec le prince héritier saoudien Mohamed ben Salman, la première conversation de ce type depuis le rapprochement saoudo-iranien signé en mars dernier. Les deux hommes se sont mis d’accord sur la nécessité d’une unité islamique et sur « la fin des crimes de guerre contre la Palestine », selon le chef de cabinet adjoint du président Raissi pour les affaires politiques.

Le degré d’adhésion du public iranien à la position officielle de l’Iran dans le conflit israélo-palestinien n’est pas mesurable, mais vendredi, le quartier général de la Propagation islamique, géré par l’État, a organisé des rassemblements anti-israéliens dans de grandes villes, où des drapeaux israéliens ont été brûlés. Les images ont été transmises en direct par la télévision nationale.

Les médias les plus extrémistes ont publié des images d’anciens exercices militaires du Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran, s’entraînant à des frappes massives sur l’installation nucléaire israélienne de Dimona.

Dans la description de la vidéo diffusant ces images, Fars News, un média dirigé par les Gardiens de la révolution islamique, a écrit : « Les gardiens se préparent depuis des années à une attaque dévastatrice contre le centre d’armes de destruction massive du régime sioniste. »

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