COP28 : Sultan al-Jaber appelle à une réforme complète des institutions financières

Dans un discours présentant le plan des Emirats arabes unis pour le sommet annuel sur le climat, Sultan al-Jaber, président de la COP28, a déclaré que l’événement devrait permettre d’atteindre les objectifs internationaux visant à tripler les énergies renouvelables, à doubler les économies d’énergie et la production d’hydrogène d’ici 2030.

« Nous devons être brutalement honnêtes concernant les lacunes à combler, les causes profondes et à la manière dont nous en sommes arrivés là aujourd’hui », a-t-il déclaré lors d’une réunion à Bruxelles avec des ministres du climat et des représentants de nombreux pays comme le Brésil, la Chine, les États-Unis et les États membres de l’Union européenne.

« Nous devons ensuite mettre en œuvre une réponse globale, ambitieuse, tournée vers l’avenir et orientée vers l’action afin de combler ces lacunes de manière concrète », a-t-il ajouté.

Le sommet de la COP28 sera la première évaluation formelle des progrès réalisés par les pays dans le cadre de l’Accord de Paris qui vise à maintenir le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius au-dessus des températures de l’ère préindustrielle. Les politiques et les engagements actuels des pays ne permettraient pas d’atteindre cet objectif.

Lors de la réunion de jeudi, le ministre canadien du climat, Steven Guilbeault, a déclaré : « Nous ne pouvons pas nous permettre de nous contenter d’un bilan insignifiant. Il s’agit de rendre compte de nos mises à jour passées, présentes et futures. »

L’évaluation réalisée lors de la COP28 – connue sous le nom de “Global Stocktake” – mettra davantage de pression sur les principaux pollueurs afin qu’ils mettent à jour leurs actions destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Sultan al-Jaber a déclaré que tous les gouvernements devraient mettre à jour leurs objectifs de réduction des émissions d’ici septembre, ce que les Émirats arabes unis ont fait le mois dernier.

Le cycle de négociations préparatoires des Nations unies sur le climat, qui a eu lieu en juin, n’a guère progressé. Les pays ont passé plusieurs jours à se disputer, notamment sur les mesures urgentes de réduction des émissions de CO2, connues dans le jargon des Nations unies sous le nom de « plan de travail sur l’atténuation. »

Sultan al-Jaber, qui est également président de la compagnie pétrolière nationale des Émirats arabes unis ADNOC, a déclaré que la COP28 visait également à mettre en place les fonds promis pour indemniser les pays les plus pauvres à qui le changement climatique a causé des dégâts irréparables.

Lors des négociations climatiques de l’année dernière, les pays se sont mis d’accord pour créer un fonds « pertes et dommages », mais ont remis les décisions les plus difficiles à plus tard, notamment en ce qui concerne les pays qui devraient y contribuer.

La question financière a dominé les récentes négociations, les pays les plus pauvres exigeant un soutien accru pour investir dans les énergies à faible teneur en carbone et faire face à la hausse galopante des coûts engendrés par les sécheresses, les inondations et l’élévation du niveau des mers.

M. Jaber a appelé à une « transformation complète » des institutions financières internationales pour débloquer plus de capitaux, faisant ainsi écho aux idées avancées par les pays vulnérables, notamment « l’initiative de Bridgetown » lancée par la Barbade pour réformer les institutions financières multilatérales.

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