« Jénine se transformera en Gaza », a déclaré un député du Likoud

Pour la deuxième fois en quelques mois, un groupe affilié au Hamas a annoncé avoir procédé à un test de tir de roquettes depuis le nord de la Cisjordanie.

Le groupe s’est donné le nom de “Brigade Ayyach”, en référence au leader du Mouvement, l’ingénieur Yahya Ayyach, assassiné par l’armée israélienne à Gaza en 1996.

La vidéo des essais, publiée lundi sur le réseau Telegram, portait la signature des Brigades Al-Qassam, la branche militaire du mouvement Hamas, bien que cela n’ait pas été officiellement annoncé.

La vidéo montre deux petites plates-formes au milieu de terres agricoles, à partir desquelles deux obus ont été tirés à courte distance.

« Ce matin, une grenade propulsée par roquette a été tirée depuis la région de Jénine, et a explosé à l’intérieur des territoires palestiniens sans présenter de danger pour les villes de la région, » a aussitôt déclaré l’armée israélienne dans un communiqué, précisant qu’ « il n’y a pas eu de blessés car les forces de sécurité ont commencé à ratisser la zone ».

Selon des sources militaires israéliennes, l’un des missiles est tombé à 150 mètres de l’endroit où il a été lancé.

Ce même groupe avait déjà mené une expérience similaire à proximité il y a environ un mois et demi.

Une source militaire israélienne a déclaré à la Société de radiodiffusion publique du pays : « Les événements et les efforts déployés par ces éléments pour obtenir une capacité de missile sont inquiétants, même si les expériences échouent actuellement et ne sont qu’un outil de dissuasion ».

Plus tôt le mois dernier, Ronen Bar, le chef du service de sécurité du Shin Bet, a déclaré que « les forces de sécurité ont contrecarré les tentatives des Palestiniens du nord de la Cisjordanie de fabriquer des roquettes à lancer sur Israël ».

Il a ajouté que « ces efforts sont chapeautés par un éminent dirigeant du mouvement Jihad islamique palestinien, tué par Israël dans la bande de Gaza lors de l’escalade de violence qui a duré cinq jours » le mois dernier.

Le 9 mai, Ronen Bar a affirmé : « Israël a arrêté les membres de la cellule et ils ont avoué leurs objectifs. »

Seulement, le lancement du test a eu lieu pour la première fois 3 semaines après cette déclaration, et le deuxième a eu lieu aujourd’hui, lundi.

L’annonce de ce nouvel exercice de tir intervient au moment où la droite israélienne fait pression pour mener une opération militaire à grande échelle dans le nord de la Cisjordanie.

Toutefois, l’armée et le renseignement ne soutiennent pas une telle opération. D’abord, parce qu’elle conduirait à l’effondrement de l’Autorité palestinienne. Ensuite, le processus n’est pas pris en charge au niveau international. Enfin, une telle décision déclencherait des bombardements massifs dans les territoires palestiniens.

Lors d’une réunion du Likoud, le député Danny Danon s’est adressé au Premier ministre et chef du parti Benjamin Netanyahu et a déclaré : « La semaine dernière, quatre Juifs ont été tués et nous n’avons vu aucune réponse, monsieur. Qu’attendons-nous ? Jénine deviendra Gaza ? Nous savons qu’il existe des plans organisés pour y faire face. Alors que le chaos sécuritaire s’aggrave dans le nord de la Samarie (Cisjordanie), pourquoi les dirigeants politiques ne sont-ils pas d’accord ? »

Mais Netanyahu a indiqué dimanche, au début de la réunion hebdomadaire du gouvernement, qu’il se contentait de l’escalade des assassinats, évoquant le meurtre de 3 Palestiniens tués par un drone à Jénine il y a quelques jours.

« Nous continuons à changer l’équation. Maintenant, nous avons également changé l’équation dans la région de Jénine, contre une équipe que nous avons frappée avec un drone, ce qui ne s’est pas produit depuis de nombreuses années, et cela est un signe des choses à venir », a-t-il déclaré.

L’annonce de cette tentative intervient au plus fort des critiques internationales auxquelles est soumis le gouvernement israélien, en raison des violences commises par des colons israéliens contre les citoyens palestiniens, en particulier dans le nord de la Cisjordanie.

L’armée, les services de renseignement et la police ont admis samedi dans un communiqué conjoint, que la violence des colons au cours des derniers jours relève du « terrorisme national dans tous les sens du terme », selon le communiqué publié par les chefs des services de sécurité israéliens.

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