Sultan Al-Jaber déplore un étiolement de la solidarité depuis l’Accord de Paris et espère relancer l’élan lors de la COP28

Le Dr Sultan Al Jaber, Envoyé spécial des Émirats arabes unis pour le changement climatique et président désigné de la conférence des parties des Nations unies (COP28), a salué le projet présenté par la France à l’occasion du sommet de Paris, qui consiste à mettre l’accent sur le rôle de la finance pour relever les défis du changement climatique.

Lors du sommet de Paris pour un « Nouveau pacte financier mondial », Sultan Al Jaber, ministre de l’Industrie et des technologies avancées, a déclaré que la COP28, qui se tiendra aux Émirats arabes unis à la fin de l’année, s’appuiera sur les progrès réalisés.

La réunion qui a eu lieu à Paris jeudi et vendredi, a porté sur la possibilité de réformer le système financier mondial en établissant un nouveau contrat entre les pays du nord et ceux du sud.

S’adressant à plus de 40 dirigeants internationaux, Sultan Al Jaber a rappelé la « vision commune » lors des négociations de l’accord de Paris en 2015, notamment celle de réaliser de véritables progrès en matière de climat.

Dans le cadre de cet accord, les pays ont convenu de maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en deçà de 2°C au-dessus des niveaux de l’ère préindustriels, avec pour objectif de limiter la hausse de la température à 1,5°C.

M. Al Jaber a déploré que l’élan de solidarité se soit « très malheureusement » estompé au cours des années qui ont suivi. Il a évoqué la publication du bilan de l’Accord de Paris lors de la COP28, qui pourrait redynamiser pour les sept prochaines années les engagements en faveur de la lutte contre le changement climatique.

« Le fossé s’est élargi entre le nord et le sud, en particulier en ce qui concerne le financement de la lutte contre le changement climatique », a-t-il déclaré

Le sommet pour un « Nouveau pacte financier mondial », initié par le président Emmanuel Macron, pourrait contribuer à harmoniser les règles du jeu et à résoudre l’inadéquation des ressources mondiales, a indiqué Sultan Al Jaber.

« Nous avons besoin d’une transformation plutôt que d’avancées progressives », a-t-il poursuivi, ajoutant que les institutions peuvent réduire les risques liés aux prêts accordés aux pays les plus durement touchés afin de libérer des milliers de milliards de fonds du secteur privé, et pas uniquement les milliards mis sur la table par la Banque mondiale et d’autres bailleurs de fonds. 

« Nous devons nous appuyer sur tous les progrès réalisés dans le cadre du pacte », a déclaré Sultan Al Jaber.

La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, a évoqué l’intervention de M. Al Jaber, qui est également le directeur général des groupes Adnoc et Masdar, et la promesse de tenir des discussions à l’occasion de la COP28.

« Tout comme nous nous sommes réunis à Paris en tant que dirigeants mondiaux avec les organisations internationales, nous devons maintenant nous asseoir avec les dirigeants du secteur privé, des domaines du pétrole et du gaz, des énergies renouvelables, de la finance, de l’assurance et des transports, [et voir] si nous allons trouver un problème commun ou une solution commune à notre problème », a déclaré Mia Mottley.

Les responsables ont déclaré que les participants au sommet avaient convenu d’une augmentation globale de 200 milliards de dollars de la capacité de prêt des institutions au cours des dix prochaines années, en optimisant leurs bilans et en prenant davantage de risques.

Emmanuel Macron a annoncé vendredi que les pays riches ont finalisé un engagement de financement climatique de 100 milliards de dollars en faveur des pays en développement, et ont créé un fonds pour la biodiversité et la protection des forêts.

Janet Yellen, secrétaire au Trésor américain, a déclaré que les réformes annoncées par la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et d’autres organismes de prêt pourraient apporter 200 milliards de dollars de financement supplémentaire au cours des dix prochaines années.

« Nous avons discuté au cours de ce sommet des moyens créatifs d’attirer des capitaux privés à grande échelle », a déclaré Janet Yellen. « Je pense que nous disposons des ingrédients nécessaires pour réaliser de réels progrès grâce au leadership politique, à la créativité et à des mécanismes de financement innovants ».

Le Premier ministre chinois Li Qiang a souligné les efforts de Pékin pour ouvrir le capital de la Banque mondiale afin de refléter l’importance croissante des pays en développement.

« Nous devons améliorer le filet de sécurité financier mondial et renforcer la coordination internationale des politiques macroéconomiques », a-t-il déclaré. « Les institutions financières internationales, telles que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, devraient également donner suite au consensus atteint par les dirigeants du G20, et achever le nouveau cycle de réformes des quotas et des droits de vote afin d’augmenter le poids des marchés émergents et des pays en développement. »

M. Li s’est joint aux appels lancés aux pays développés pour qu’ils versent aux pays pauvres les 100 milliards de dollars annuels promis pour la lutte contre le changement climatique.

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