Dabaiba demande à nouveau à la Turquie de retirer ses mercenaires de Libye

Hier (3 mai), le chef du gouvernement intérimaire d’unité nationale libyen, Abdelhamid Dabaiba, a reçu à Tripoli une délégation turque de haut rang composée du ministre des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşolu, le ministre de la Défense Hulusi Akar, le chef d’état-major de l’armée Yaşar Gular et le chef du renseignement Hakan Fidan.

Des représentants du gouvernement libyen, comme le lieutenant-général Muhammad Al-Haddad et la Ministre des affaires étrangères Najla Al-Mangoush, étaient également présents à la réunion.

Lors de cette rencontre, divers aspects de la coopération entre les deux pays ont été soulevés, ainsi que les moyens de renforcer les relations dans l’intérêt des peuples libyen et turc. Mais la question de l’expulsion des mercenaires turcs des terres libyennes a dominé les pourparlers.

A l’issue des entretiens avec son homologue turque, Mevlut Cavusoglu, Najla Al-Mangousha déclaré que la reprise des vols de Turkish Airlines depuis la Libye avait été discutée. “Nous avons demandé à la Turquie de coopérer pour expulser toutes les forces étrangères de Libye”, a t-elle déclaré, exprimant l’espoir de voir la Turquie prendre les mesures nécessaires pour mettre en œuvre toutes les conclusions de la conférence de Berlin et les résolutions du Conseil de sécurité concernant la Libye. Elle a affirmé l’attachement de son pays à la feuille de route émanant de la Conférence du dialogue national libyen qui débouchera sur des élections présidentielles et parlementaires d’ici la fin de cette année.

De son coté, Mevlut Çavuşolu a déclaré que l’objectif de sa visite en Libye était de “renouveler le soutien de la Turquie au gouvernement d’unité nationale et au Conseil de la présidence”, soulignant que lors de ses entretiens avec Najla Al-Mangoush, il avait discuté du renforcement de la coopération économique et des opportunités d’investissement en Libye. Il a également affirmé la volonté de son pays de préserver l’intégrité territoriale de la Libye, sa souveraineté et son unité politique.

Cavusoglu a poursuivi en expliquant qu’il avait discuté avec son homologue libyen du protocole d’accord signé le 27 novembre 2019 entre la Turquie et le précédent gouvernement de réconciliation, dirigé par Fayez Al-Sarraj, et des mesures qui peuvent être prises à ce sujet.

À son tour, le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, s’est entretenu avec le chef d’état-major de l’armée libyenne, Muhammad Al-Haddad, en présence du chef d’état-major turc, Yasar Gular, au sujet de la coopération militaire entre les deux pays à la lumière du mémorandum d’entente pour la coopération militaire et sécuritaire signé avec Al-Sarraj en 2019. Akar et Gular ont également rendu visite à la direction du groupe de travail turc en Libye et ont rencontré ses dirigeants.

A l’issue de la réunion du comité exécutif du parti, dirigé par Erdogan à Ankara hier autour de la visite de la délégation turque en Libye et de sa prochaine visite en en Égypte, le porte-parole du parti turc au pouvoir, Omar Celik, a affirmé dans ses déclarations : “Notre travail se poursuit avec la Libye à travers des étapes précises. En ce qui concerne nos problèmes avec l’Égypte, nous travaillons à la formation de nouveaux mécanismes pour en discuter.”

La visite de la délégation turque à Tripoli, dont la durée n’a pas été précisée, est survenue après celle de Dabaiba à Ankara le 12 avril dernier, accompagné d’une importante délégation de son gouvernement composée de 14 ministres et autres responsables, à l’occasion de la première réunion du Conseil turco-libyen dirigée par Erdogan et Dabaiba pour une coopération stratégique de haut niveau. Au cours de cette réunion, 5 mémorandums d’entente ont été signés pour une coopération dans divers domaines, dont l’énergie, la santé et l’éducation. Il a été convenu des moyens à mettre en place pour que les entreprises turques puissent revenir en Libye pour mener à bien les projets bloqués depuis 2011 dans les domaines de l’énergie, de la sous-traitance, etc., ainsi que pour la reprise des voyages de Turkish Airlines vers la Libye.

Ces rencontres ont été précédées en mars dernier d’une visite en Turquie du chef du Conseil de la présidence libyenne, Muhammad Al-Manfi, au cours de laquelle il a rencontré Erdogan. La coopération entre la Turquie et la Libye a été étudiée, et Erdogan a confirmé le soutien de son pays au gouvernement intérimaire dans sa mission, visant à préparer les élections prévues pour la fin de l’année. Au cours de cette visite, ils ont également évoqué l’expulsion des mercenaires syriens envoyés en Libye par la Turquie.

Dans le cadre du mémorandum d’entente avec Al-Sarraj pour la coopération militaire et sécuritaire, le régime turc a envoyé des éléments de ses forces armées pour soutenir les forces gouvernementales de réconciliation, et environ 20 000 mercenaires des factions armées qui lui sont affilées en Syrie, pour lutter contre l’Armée nationale libyenne, dirigée par Khalifa Haftar. A la suite de l’accord de cessez-le-feu d’octobre dernier, il en a retiré environ 11 000, mais il retarde toujours le retrait du reste des éléments.

A ce jour, les forces turques continuent leur mission en Libye et assurent toujours la formation des soldats libyens en Libye et en Turquie.

Les observateurs ont lié la visite inattendue de la délégation turque à Tripoli, aux appels locaux et régionaux croissants pour que Ankara retire ses forces militaires ainsi que ses mercenaires des terres libyennes, particulièrement à la veille des pourparlers turco-égyptiens qui devraient commencer au Caire la semaine prochaine.

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