Signe de l’amélioration progressive des relations bilatérales entre Ankara et Riyad, qui étudie ses démarches avec beaucoup d’attention, les médias turcs ont cité Hussein Arn Yildizir, responsable au consulat de Turquie à Djeddah, annonçant que certaines écoles primaires affiliées au ministère turc de l’éducation ont repris leurs activités depuis septembre dernier.
Les écoles turques sont régulièrement pointées du doigt comme étant une source d’islam politique conforme aux idées de la Confrérie des Frères musulmans, constituant une menace idéologique pour les populations des pays ou elles dispensent leur enseignement, y compris en Europe.
L’Arabie saoudite a rouvert les classes primaires de trois des huit écoles turques fermées depuis la fin de l’année scolaire 2020-2021, dans les villes de Jeddah, Dammam et Tabuk.
Dans des déclarations à Anatolia News, Yildiz a indiqué que son pays cherchait activement à rouvrir également les écoles situées à Riyad, Abha, La Mecque, Médine et Taif.
Les écoles turques en Arabie saoudite attirent des centaines d’étudiants turcs résidant dans le Royaume, ainsi que des étudiants de diverses nationalités.
La décision de fermer ces écoles a été prise dans un contexte de crise politique entre Ankara et Riyad, déclenchée par l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat de son pays à Istanbul, un évènement que la Turquie a tenté d’exploiter pour saper la réputation du Royaume.
Les relations entre les deux parties ont pris une nouvelle tournure au cours des derniers mois, notamment avec la visite du président turc Recep Tayyip Erdogan au Royaume en avril dernier, et celle du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à Ankara en juin.
Le président turc a déclaré à plusieurs reprises que son pays continuait à œuvrer pour corriger le cours des relations avec l’Arabie saoudite, ainsi qu’avec les Émirats arabes unis et l’Égypte, en vue de mettre fin à un désaccord qui dure depuis 2013 et qui s’est aggravé après 2018.
A l’époque, l’Arabie saoudite avait également interdit la diffusion des séries turques sur ses chaînes, et le boycott des produits et marchandises turcs par les citoyens saoudiens a entraîné de lourdes pertes pour les commerçants turcs.
En termes de politique étrangère, l’Arabie saoudite avait, en outre, cherché à établir des relations étroites avec des puissances rivales de la Turquie comme la Grèce et Chypre, en rejoignant notamment le Forum de l’amitié, qui incluait Nicosie, Athènes, Le Caire, Paris et Abu Dhabi.
