Un soulèvement massif a ébranlé les rues au Yémen à la suite du meurtre de l’activiste yéménite Hamdi al-Khawlani, surnommé « Al-Mukhal », dimanche 26 mars 2013 par les milices du groupe Houthi. Ses funérailles se sont transformées en une immense manifestation à laquelle des milliers de Yéménites, hommes et femmes, ont participé dans la ville d’Ibb, selon l’agence de presse Saba.
Après son arrestation, Hamdi al-Mukhal a été enfermé dans une prison de la milice à Ibb. Après son meurtre, son corps et été jeté dans un bâtiment adjacent à la prison.
Une action sans précédent
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une foule de citoyens yéménites en deuil, exprimant leur colère et exigeant le départ du groupe putschiste.
Les manifestants, qui se sont rassemblés devant la Grande Mosquée d’Ibb malgré les tirs de la milice houthie, ont baissé puis déchiré les drapeaux qui flottaient au-dessus des bâtiments publics et qui portaient des slogans inspirés par Khomeiny.
Fin octobre 2022, après avoir assiégé sa maison et son quartier dans la vieille ville du district d’al-Mashnah dans le gouvernorat d’Ibb, le groupe a arrêté pour la deuxième fois l’activiste et youtubeur Hamdi al-Mukhal, pour avoir diffusé sur sa chaine YouTube des vidéos dans lesquelles il a critiqué la milice et son chef, et dénoncé les conditions de vie difficiles au Yémen et les multiples abus des Houthis dans leurs zones de contrôle.
Après plusieurs jours de violentes manifestations dans la ville, le groupe putschiste a pris une série de mesures pour tenter de contenir la colère des manifestants.
Le groupe a lancé une campagne d’arrestations contre des dizaines de citoyens accusés d’incitation au soulèvement, et a déployé des centaines d’effectifs armés dans les rues pour tenter de gérer la situation.
Le département de la sécurité du gouvernorat a également publié un communiqué accusant l’opposition d’avoir liquidé un détenu, sans donner de détails sur le parti qui a mené cette action.
Fahmy al-Zubairi, directeur général du Bureau des droits de l’homme à Sanaa, a rédigé un article dans lequel il a décrit l’état de fureur qui sévit dans le gouvernorat d’Ibb depuis la mort du jeune Hamdi, qui exprimait la colère de millions de Yéménites contre le groupe Houthi.
L’article de Fahmy al-Zubairi a également évoqué les funérailles de Hamdi, auxquelles ont participé de très nombreux habitants de la province qui ont brandi des slogans révolutionnaires et érigé le drapeau républicain.
Al-Zubairi a souligné que la milice Houthie a tenté d’arrêter ce soulèvement en tirant à balles réelles pour disperser les personnes en deuil, mais le cortège a tout de même continué à avancer.
Il a ajouté que ces scènes révolutionnaires reflètent le véritable état d’esprit de millions de Yéménites, épuisés par de nombreuses années de répression et d’abus en tout genre.
Il a expliqué que Hamdi est devenue la voix de tous les opprimés du Yémen, et que ses funérailles grandioses ont eu lieu à un moment où la milice houthie s’imagine que la politique de la répression, du terrorisme et de la torture étouffera les voix appelant à la liberté et à la dignité.
L’article parle également de la tentative de la milice d’échapper à ses nombreux crimes en usant de diffamation à l’égard de citoyens innocents.
L’auteur a conclu son article par un avertissement selon lequel la colère populaire sera décuplée et l’étincelle de la révolution finira par éradiquer ce fléau qui a mis le Yémen à genoux.
Pas peur de la mort
Pour sa part, le militant politique yéménite, Abdul Qadir Naim, a déclaré que le peuple yéménite ne craint plus la mort face à la gravité des violations des Houthis et de la vie misérable qui leur est imposée par le groupe.
Comme al-Zubairi, Naim considère que le meurtre d’al-Mukhal a allumé une étincelle de colère qui brûlera bientôt les Houthis, car à force d’injustices, les citoyens ne les craignent plus.
