Vladimir Poutine fait appel aux binationaux pour compenser les pertes humaines de l’armée russe

Pour renforcer ses effectifs militaires et poursuivre sa guerre contre l’Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a signé un amendement destiné à permettre aux Russes qui ont une deuxième nationalité de servir dans les rangs de l’armée, selon le Wall Street Journal.

Le décret, qui a modifié la réglementation du service militaire approuvée en 1999, permet désormais aux binationaux et aux Russes résidents à l’étranger de façon permanente de rejoindre l’armée, alors que le règlement initial ne concernait que les citoyens de la Fédération de Russie depuis que les binationaux ont été exemptés de service militaire.

Par cet amendement, le Kremlin cherche à renforcer ses troupes à la suite des revers majeurs subis sur les fronts de combat et des importantes pertes humaines enregistsrées. Les responsables américains estiment que 100 000 soldats russes ont été tués ou blessés depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine le 24 février dernier.

En modifiant la réglementation en vigueur, Moscou s’emploie également à atténuer la pénurie des effectifs militaires dans l’éventualité de poursuivre la guerre pendant des mois, voire des années.

En outre, les experts militaires affirment que Moscou est en mesure d’envoyer des recrues sur le front après seulement trois mois de service obligatoire.

On ignore le nombre exact des binationaux et des résidents russes à l’étranger, mais en janvier dernier, l’agence de presse nationale TASS avait cité le ministère russe de l’Intérieur affirmant que 543 000 citoyens avaient déclaré détenir une deuxième nationalité ou une carte de séjour permanente dans un pays étranger.

Les modifications apportées à la loi ce lundi font suite à un décret publié par Poutine au mois de septembre, qui permet également aux étrangers ayant signé des contrats pour combattre en Ukraine d’obtenir plus facilement la nationalité russe, avec la possibilité de la transmettre à leurs conjoints, parents et enfants.

Certains experts militaires pensent que l’assouplissement des réglementations pour l’obtention de la citoyenneté russe vise principalement les ressortissants des pays géographiquement proches de la Russie comme les pays d’Asie centrale, dont les citoyens constituent une importante main-d’œuvre étrangère dans le pays.

Après l’adoption de cette loi, certains pays, dont le Kirghizistan et l’Ouzbékistan, ont cependant averti leurs citoyens qu’ils pourraient faire l’objet de poursuites pénales et risquer des peines d’emprisonnement s’ils prenaient part à la campagne militaire du Kremlin.

En septembre dernier, Poutine a annoncé une “mobilisation partielle” ciblant 300 000 réservistes, tandis que le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a déclaré en octobre que 82 000 nouvelles recrues se trouvaient déjà dans les zones de conflit en Ukraine, et que 218 000 autres se trouvaient encore dans des camps d’entraînement.

L’annonce de cette mobilisation a provoqué une onde choc en Russie, ou des dizaines de milliers d’hommes ont cherché à fuir le pays pour échapper aux convocations.

Poutine a déclaré qu’aucune autre mobilisation n’est prévue, mais les experts restent sceptiques car rien n’empêche le ministère de la Défense de renouveler l’appel.

La semaine dernière, la Russie a annoncé le retrait de ses troupes de la ville ukrainienne de Kherson et de ses environs, la seule capitale régionale capturée par Moscou depuis le début de la guerre.

Ce retrait, que les dirigeants militaires russes ont jugé nécessaire pour rétablir les approvisionnements et sauver des vies, a été le dernier d’une série de revers pour la Russie.

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