La Confrérie des Frères musulmans déstabilisée par la mort de son chef Ibrahim Mounir

Le guide par intérim de la Confrérie des Frères musulmans, Ibrahim Mounir, est décédé le 4 novembre à Londres à l’âge de 87 ans. Le numéro 1 de l’organisation internationale était perçu par les groupes terroristes comme un grand homme et une figure emblématique du prosélytisme islamique.

Ibrahim Mounir est né en en 1937 à Mansoura, en Egypte. Après un diplôme obtenu en 1952 à la Faculté des Arts de l’Université du Caire, il a travaillé pendant un certain temps dans une institution agricole avant d’être arrêté en 1965 sous le président égyptien Gamal Abdel Nasser, dans le cadre d’une affaire connue à l’époque sous le nom de « Renaissance des Frères musulmans ». Il a été condamné à 10 ans de prison.

Durant l’exercice de ses fonctions de chef de l’organisation par intérim, Mounir a été accusé dans l’affaire de Sayyid Qutb et a été condamné à mort. Dans des aveux diffusés à la télévision, il a déclaré qu’au cours des années 1960, il a été chargé par un officier supérieur de rédiger des rapports, répondre aux questions, expliquer les documents, les données et les termes organisationnels, ainsi que le livre « Ma’alim fi al-Tariq » (Milestones en anglais) de Sayyid Qutb.

Ibrahim Mounir a rejoint la Confrérie à un âge précoce et a été l’un des hommes ayant occupé le plus de postes au sein du groupe.  Dans les années 1970, il a demandé l’asile politique à la Grande Bretagne et l’a obtenu. De là, il a assumé le rôle de Secrétariat général de l’Organisation internationale et a continué à promouvoir la pensée obscurantiste de Sayyid Qutb pour servir les ambitions expansionnistes de la Confrérie.  

En 2009, il a été condamné par contumace en Egypte à 5 ans de prison à l’issue d’en enquête liée à l’organisation des Frères musulmans, mais le président déchu Mohamed Morsi, qui était un membre de la Confrérie, a publié un décret présidentiel dans lequel il a gracié Mounir en août 2012, environ un mois après son accession au pouvoir.

Avant sa mort, Mounir a été jugé par contumace par la justice égyptienne, à la suite d’accusations d’incitation contre l’Etat dans le cadre de l’affaire de l’ancien chef des Frères musulmans, Abdel Moneim Aboul Fotouh.

Lutte de pouvoir entre Mounir et Hussein

Au cours de l’année 2021, le conflit a pris de nouvelles proportions entre Ibrahim Mounir et Mahmoud Hussein, membre du Conseil de la Choura de la Confrérie, conduisant à la dissolution du Conseil par Mounir et au limogeage de ce dernier par Hussein.

Le 12 juillet 2022, la Confrérie a annoncé dans un communiqué l’exclusion d’Ibrahim Mounir du groupe, pour « non-respect des décisions des institutions officielles du groupe et formation d’entités parallèles éloignées de ces institutions. »

La déclaration mentionne également 13 membres de la Choura ayant contribué à cette rupture et à la formation d’un Conseil parallèle.

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