Le groupe français VINCI accusé de violations des droits des travailleurs migrants au Qatar

Les autorités judiciaires françaises ouvriront une enquête mercredi auprès d’une entreprise française du bâtiment qui a construit des sites sportifs au Qatar pour la Coupe du monde 2022. A quelques semaines du coup d’envoi de la compétition, les vieilles accusations relatives aux nombreuses violations des droits des travailleurs au Qatar ont été renouvelées.

C’est la première fois qu’un pays européen ouvre une enquête sur d’éventuelles violations des droits des travailleurs étrangers au Qatar.

Le groupe français VINCI a annoncé dans un communiqué que la justice avait demandé à sa filiale, VINCI Construction Grands Projets, de s’attendre à faire face à des accusations dans le cadre d’une enquête sur les conditions de travail sur les chantiers de la Coupe du monde au Qatar.

Le groupe, qui a nié les accusations de “travail forcé” et de “traite des êtres humains”, a indiqué qu’il allait comparaître devant un juge d’instruction de la ville de Nanterre deux semaines avant le début du tournoi, à la suite de plaintes déposées par des ONG et d’anciens travailleurs indiens et népalais. Les autorités judiciaires n’ont fait aucun commentaire concernant la possibilité de condamner l’entreprise.

Ces nouveaux développements s’ajoutent à la longue liste des accusations portées contre le Qatar, qui dénonce une campagne calomnieuse dont l’objectif est d’entacher sa réputation, essentiellement parce qu’il s’agit du premier pays arabe à accueillir un événement sportif d’une telle ampleur.

Doha a rappelé à plusieurs reprises les améliorations qui ont été apportées aux conditions de travail des étrangers, reconnaissant l’existence d’erreurs qui ont été sérieusement prises en considérations et corrigées.

Le mois dernier, le Qatar a convoqué l’ambassadeur d’Allemagne pour protester contre les déclarations de la ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Wieser, selon lesquelles la responsabilité d’un évènement aussi important que la Coupe du monde de football ne devrait pas être confiée à de tels pays.  Dans une interview accordée aujourd’hui à la presse allemande, le ministre qatari des affaires étrangères, le Cheikh Mohammed ben Abdulrahman Al Thani, est revenu sur cette affaire et a accusé l’Allemagne de pratiquer le principe du “deux poids deux mesures”.

“D’une part, le peuple allemand est trompé par les politiciens du gouvernement”, a-t-il déclaré au journal Frankfurter Allgemeine Zeitung. “D’autre part, le gouvernement (allemand) n’a aucun problème avec nous pour ce qui est des partenariats ou des investissements énergétiques.”

“Nous n’apprécions pas les doubles standards”, a-t-il ajouté, soulignant que le Qatar fait face à une campagne de critiques qui dure depuis que le pays a été choisi, il y a 12 ans, pour accueillir la Coupe du monde, et qu’aucun autre pays n’a eu à subir ces difficultés avant lui.

“Ironiquement, cet accord se joue dans des pays européens qui prétendent être des démocraties libérales. Franchement, ce comportement est arrogant et raciste”, a-t-il déclaré au journal.

Selon le ministre qatari, la demande de Nancy Wieser d’obtenir au préalable des garanties de sécurité pour les minorités avant d’autoriser un pays à organiser la Coupe du monde, est totalement inutile. Il a déclaré que les politiciens allemands devraient se concentrer davantage sur les crimes haineux qui sont commis dans leur pays.

Concernant les réformes que Doha a apportées aux conditions de travail, le ministre a souligné qu’il s’agit d’un “processus continu qui ne s’arrête jamais et qui ne s’arrêtera pas après la Coupe du monde”.

Il a ajouté : “Les entreprises opérant au Qatar, y compris les entreprises européennes, sont obligées de mettre en œuvre les nouvelles règles et normes.” Cependant, lorsque les entreprises ne respectent pas les règles, ce n’est pas la faute du gouvernement.

L’année dernière, le gouvernement qatari a nié les allégations d’un rapport d’Amnesty International selon lesquelles des milliers de travailleurs migrants sont exploités sans pouvoir quitter leurs employeurs.

En outre, de nombreuses équipes participantes, comme l’Angleterre, l’Australie, le Danemark et les Pays-Bas, contribuent à dénoncer le sort des travailleurs migrants, tandis que la justice française cherche à découvrir les dernières violations en date commises par les entreprises opérant au Qatar.

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