La Turquie compte envoyer 3 000 policiers au Qatar pour assurer la sécurité pendant la Coupe du monde

La Turquie va envoyer plus de 3 000 policiers anti-émeute au Qatar pour aider à sécuriser les stades et les hôtels de la Coupe du monde. Cette opération de sécurité est payée par les hôtes du tournoi mais placée sous commandement turc, a précisé une source du ministère turc de l’Intérieur.

Avec une population de moins de 3 millions d’habitants, dont seulement 380 000 ressortissants qataris, le Qatar est confronté à un défaut de personnel alors qu’il se prépare à accueillir durant un mois le tournoi de football de la FIFA.

Il s’est donc tourné vers la Turquie, son plus proche allié régional, pour sécuriser la compétition qui devrait attirer le nombre sans précédent de 1,2 million de visiteurs dans ce petit, mais richissime, État du Golfe exportateur de gaz.

En vertu d’un protocole signé entre les deux pays et publié au journal officiel turc, Ankara déploiera au Qatar 3 000 policiers anti-émeute, 100 policiers chargés des opérations spéciales, ainsi que 50 spécialistes des explosifs et 80 chiens de détection et anti-émeute.

“Pendant le tournoi, les policiers turcs ne recevront d’ordres que de leurs supérieurs turcs qui servent temporairement au Qatar”, a déclaré la source du ministère. “La partie qatarie ne sera pas en mesure de donner des ordres directs à la police turque”.

“Toutes les dépenses du personnel déployé (…) seront couvertes par l’État du Qatar”.

La source n’a pas précisé à qui incombera la supervision ultime de l’opération de sécurité de la Turquie, qui couvrira les huit stades où se déroulent les matchs ainsi que les hôtels où séjourneront les 32 équipes nationales de football.

Le protocole d’accord indique que la Turquie enverra également des cadres supérieurs pour diriger les équipes de police, ainsi qu’un “certain nombre de personnes pour la coordination” et un “coordinateur général”.

L’offre du Pakistan

La Turquie n’est peut-être pas le seul pays à apporter son aide. Le mois dernier, le Cabinet du Pakistan a approuvé un projet d’accord permettant au gouvernement d’offrir des troupes pour assurer la sécurité de la compétition sportive. Il n’a pas précisé le nombre de soldats qui seraient envoyés, et aucun des deux pays n’a déclaré qu’un accord définitif avait été signé.

Les organisateurs de la Coupe du monde au Qatar et le Comité suprême pour la livraison et l’héritage n’ont pas répondu à une demande de commentaire.

Etant le premier pays du Moyen-Orient et le plus petit Etat à accueillir une Coupe du monde, le Qatar n’a aucune expérience dans l’organisation d’événements internationaux d’une telle ampleur.

En revanche, la Turquie reçoit des dizaines de millions de touristes chaque année et a accueilli ces dernières années un sommet des dirigeants du G20, des courses de Formule 1 et la Super Coupe de l’UEFA, mais ses forces de sécurité ont également été critiquées pour la répression qu’elles exercent sur les manifestations politiques.

L’année dernière, environ 600 personnes ont été arrêtées lors des manifestations étudiantes qui ont commencé dans une université d’Istanbul. Les autorités avaient déclaré que les manifestants avaient violé l’interdiction d’organiser des manifestations publiques pendant la pandémie de Covid-19.

Au mois de mai, les médias turcs ont rapporté que la police de la ville de Diyarbakir, située dans le sud-est de la Turquie, avait tiré au canon à eau et à gaz poivré sur des supporters qui avaient lancé des feux d’artifice sur la police.

Les policiers turcs qui se rendent au Qatar prennent des cours l’anglais et reçoivent des conseils sur ce à quoi ils doivent s’attendre à leur arrivée dans l’État du Golfe, a indiqué la source turque.

Près de 800 Qataris ont également été formés par la Turquie sur des questions allant de la “sécurité sportive” à “l’intervention dans les événements sociaux”, a ajouté la source.

La Turquie, qui dispose d’une base militaire au Qatar, a soutenu son allié lorsque l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont boycotté Doha en 2017, coupant toutes les relations diplomatiques et de transport avec leur voisin à la suite d’un désaccord provoqué par des allégations selon lesquelles le Qatar soutenait le terrorisme et s’acoquinait avec leur ennemi, l’Iran.

Les États du Golfe ont rétabli leurs relations l’année dernière, et la Turquie a pris des mesures pour améliorer ses liens avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

Source : Reuters

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