Coupe du monde 2022 : Harcèlement sexuel et racisme dans les hôtels qataris selon les ONG

Les travailleurs migrants employés dans les hôtels qataris qui accueilleront les équipes de football et leurs supporters durant la Coupe du monde qui aura lieu entre novembre et décembre, sont victimes d’exploitation et de multiples abus, a rapporté une ONG le mois dernier.

L’organisation britannique Equidem, spécialisée dans la défense des droits de l’homme et des travailleurs, a publié un rapport basé sur des entretiens avec 80 personnes employées dans 13 établissements de la région du Golfe Persique, sur les 17 groupes hôteliers qui ont des accords de partenariat avec Event.

Parmi les abus les plus dénoncés par ces employés, il y a la discrimination salariale fondée sur la nationalité et la race, le non-versement et les réductions unilatérales des salaires, une charge de travail excessive, le harcèlement sexuel infligé aux femmes par leurs collègues masculins, la résiliation de contrats sans préavis et l’absence de mesures sanitaires adéquates.

Equidem attribue ces cas au “contexte juridique et gouvernemental”, dans la mesure ou “les travailleurs se voient refuser le droit fondamental d’association, sont soumis à une surveillance et un contrôle sévère de la part des employeurs, et craignent des représailles – dont l’expulsion à la demande de l’employeur – pour avoir défendu leurs droits”.

L’ONG précise qu’à l’instar du reste des pays du Golfe Persique, la majorité des travailleurs migrants au Qatar, un pays qui dépend largement de la main-d’œuvre étrangère tout comme ses voisins, viennent de pays africains comme le Kenya, le Ghana, l’Ouganda ou le Maroc, et d’Asie du Sud comme l’Inde, le Bangladesh, l’Indonésie, les Philippines, etc.

Le rapport admet que le Qatar a réalisé quelques progrès dans sa législation relative au travail depuis sa sélection en 2010 pour accueillir la Coupe du monde de cette année, mais l’exhorte à continuer à pousser le processus “vers les normes internationales minimales pour ses deux millions de travailleurs migrants” dans les années qui suivront la Coupe du monde.

Le principal responsable de la mise en œuvre de ces réformes est l’État qatari, ainsi que la FIFA elle-même et les groupes hôteliers, dont la plupart sont reconnus par les chaînes internationales.

À quelques mois du tournoi, la FIFA continue également d’être pointée du doigt. Le cas de Paola Schietekat, par exemple, a soulevé toutes sortes d’interrogations. Elle risque une peine de 100 coups de fouet et sept ans de prison pour “relations sexuelles hors mariage” après avoir été accusée d’avoir eu une liaison avec un homme qui, selon elle, l’a agressée pendant son sommeil.

La Mexicaine de 28 ans, qui travaillait pour le comité d’organisation de la Coupe du monde, aurait signalé l’agression de juin 2021 aux autorités qataries.

Elle a depuis fui le pays – avec l’aide du comité – après avoir accusé le système judiciaire de l’avoir placée sur le banc des accusés.

Racontant son expérience dans un article publié sur le site web d’un journaliste mexicain, Paola affirme qu’on l’a soumise à un interrogatoire de trois heures et qu’on lui a réclamé un “test de virginité”.

Elle rappelle également que les travailleurs migrants ne sont pas les seuls à devoir se faire entendre à l’approche de la Coupe du monde.

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