Irak : Al-Sadr se retire de la politique et ses partisans prennent d’assaut le palais de la République

Le chef religieux Moqtada al-Sadr a annoncé aujourd’hui sa “retraite définitive” de l’action politique. Peu après, les autorités irakiennes ont imposé un couvre-feu complet à Bagdad et envoyé des renforts militaires dans la zone verte.  

Les partisans d’al-sadr ont pris d’assaut le palais de la République et des manifestants ont brûlé des pneus dans les rues au milieu de mesures de sécurité strictes. Le Premier ministre par intérim, Mustafa Al-Kazimi, a ordonné la suspension des sessions du Cabinet.

Des sources médicales et sécuritaires ont rapporté qu’au moins deux Irakiens ont été tués et 19 autres blessés dans les affrontements entre les partisans d’al-Sadr et ceux des groupes affiliés au Cadre de coordination, soutenus par l’Iran.

Les hostilités ont éclaté quelques heures après la prise d’assaut du palais de la République. Le Premier ministre par intérim Mustafa Al-Kazimi, le président irakien Barham Salih, les chefs des opérations à Bagdad et les Nations Unies ont tous appelé les partisans d’al-Sadr à se retirer de la zone verte pour préserver la paix civile et éviter les affrontements.

“J’annonce maintenant ma retraite définitive”, a déclaré al-Sadr dans un tweet ce lundi.

Depuis les dernières élections législatives d’octobre 2021, l’Irak est victime d’une inertie politique totale due à l’échec des négociations entre les principaux partis pour parvenir à un accord permettant de désigner notamment un candidat au poste de Premier ministre.

Al-Sadr a également annoncé la fermeture de ses institutions, à l’exception de celles qui sont associées à des lieux de culte.

Moqtada al-Sadr, qui campe depuis près d’un mois avec des milliers de ses partisans à l’intérieur et autour du parlement, appelle à la dissolution de celui-ci et à la tenue d’élections législatives anticipées afin de faire avancer le pays sur la voie des réformes.

Il a déclaré dans son tweet : “J’avais décidé de ne pas m’immiscer dans les affaires politiques, et maintenant j’annonce ma retraite définitive et la fermeture de toutes les institutions, à l’exception du Noble Shrine, du Noble Musée et du Al-Sadr Heritage Authority.”

Al-Sadr a également déclaré : “Je n’ai jamais revendiqué l’infaillibilité ou la diligence, pas même le leadership. Au contraire, j’ordonne le bien et j’interdis le mal.”

Il a expliqué : “Je voulais simplement défaire la distorsion qui a été causée par les forces politiques chiites, étant majoritaires, et je voulais seulement les rapprocher de leur peuple, et qu’ils ressentent leur souffrance”.

Peu de temps après le tweet d’al-Sadr, le Commandement des opérations conjointes a annoncé dans un communiqué un couvre-feu complet à Bagdad.

Samedi, al-Sadr avait proposé, dans une nouvelle initiative, la démission de tous les partis politiques pour mettre fin à la crise en Irak.

Le chef religieux appelle à “réformer” la situation en Irak du haut vers le bas de la pyramide du pouvoir et à mettre un terme à la “corruption” qui asphyxie les institutions du pays.

Depuis juillet, la tension est montée d’un cran entre al-Sadr et ses opposants du Cadre de coordination, une alliance politique qui compte des factions pro-iraniennes.

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