Un membre de la cellule « Beatles » de l’Etat islamique condamné à la réclusion à vie

Vendredi 19 aout, un tribunal américain a condamné Al-Chafei Al-Cheikh, membre de la cellule « Beatles » affiliée à l’Etat islamique, à la réclusion à vie, pour le meurtre de quatre prisonniers américains en Syrie.

La cellule des « Beatles » est connue pour avoir séquestré, torturé, et exécuter des otages occidentaux. Le tribunal a prononcé les huit peines d’emprisonnement à perpétuité contre Al-Chafei Al-Cheikh, 34 ans, après l’avoir reconnu coupable en avril dernier de prise d’otage, de complot, de meurtre et de soutien à une organisation terroriste.

Le juge du tribunal d’Alexandria en Virginie, Thomas Selby Ellis, a déclaré que le comportement d’al-Cheikh est ” épouvantable, barbare, brutal, cruel et bien sûr criminel”.

Al-Cheikh, qui portait de grandes lunettes, un masque sur le visage et un uniforme de prisonnier vert foncé, n’a eu aucune réaction lorsque le verdict a été rendu.

Le procès de cet ancien Britannique, qui a duré deux semaines, a été ponctué de témoignages émouvants d’anciens otages et de familles de victimes, et est considéré comme l’affaire la plus en vue aux Etats-Unis concernant un membre de l’organisation Etat islamique.

S’adressant à al-Cheikh, Diane Foley, la mère de l’otage James Foley, a écrit : « Vos crimes haineux n’ont pas gagné… Vous avez été puni pour votre perversion… L’amour est plus fort que la haine. Je vous plains d’avoir choisi la haine. »

Le jury de 12 personnes qui a délibéré en moins de six heures, a déclaré al-Cheikh coupable d’avoir participé aux meurtres de quatre Américains : les journalistes James Foley et Stephen Sotloff, et les travailleurs humanitaires Peter Kassig et Kayla Mueller.

Al-Chafei Al-Cheikh a été arrêté en janvier 2018 par une faction kurde armée avec un autre membre des « Beatles », Alexanda Kotey, une ancienne citoyenne britannique de 38 ans.

Les deux hommes ont été remis aux forces américaines en Irak puis envoyés aux États-Unis en 2020 pour y être jugés.

Alexanda Kotey a plaidé coupable en septembre 2021 et a été condamnée à la réclusion à perpétuité en avril dernier par le juge T. S Ellis, qui a rendu la décision vendredi contre al-Chafei al-Cheikh.

Un autre membre présumé des « Beatles », Ayn Davis, 38 ans, a comparu la semaine dernière devant un tribunal britannique à Londres, après avoir été expulsé de Turquie. Il est toujours en détention pour des accusations liées au terrorisme.

Un drone américain a tué le membre le plus célèbre de la cellule, le Britannique Mohammed Emwazi, surnommé “Jihadi John”, en Syrie en 2015. Ce dernier est apparu dans plusieurs vidéos, massacrant ses victimes.

Les quatre Beatles, actifs en Syrie entre 2012 et 2015 après avoir épousé des idées extrémistes à Londres, sont accusés d’avoir supervisé la détention d’au moins 27 journalistes et travailleurs humanitaires américains, européens, belges, japonais, néo-zélandais et russes.

Les otages occidentaux ont surnommé ce groupe de terroristes « Les Beatles » en raison de leur accent britannique.

Le groupe a acquis une triste notoriété en transmettant des scènes d’exécutions de prisonniers dans des enregistrements vidéo choquants.

Durant le procès, dix anciens otages européens et syriens d’al-Chafei al-Sheikh ont décrit les atrocités qu’ils ont subies de la part des « Beatles », comme le waterboarding, les décharges électriques ou les simulacres d’exécution.

Emwazi Foley, Sotloff et Kassig ont été décapités, et le groupe a diffusé les vidéos de leur exécution à des fins de propagande politique.

Mueller était détenue par la cellule des « Beatles », mais a été remise au chef de l’organisation, Abou Bakr al-Baghdadi, qui l’aurait violée à plusieurs reprises.

L’organisation a annoncé le meurtre de Mueller en février 2015, soutenant qu’elle a été tuée par une frappe aérienne jordanienne, ce dont les autorités américaines doutent.

Al-Baghdadi a été tué lors d’une opération des forces spéciales américaines en 2019.

De son côté, la police britannique a indiqué cette semaine que la préparation du dossier contre les « Beatles » revenait à reconstituer pendant dix ans un « puzzle avec de très petites pièces ».

« Nous avons suivi une trajectoire de petites miettes de pain, qui sont en fait des fragments, d’une énorme quantité d’autres enquêtes », a déclaré mercredi aux journalistes Richard Smith, le chef de la division antiterroriste de la police de Londres.

Vendredi, al-Cheikh a refusé de s’adresser au tribunal, mais ses avocats ont déclaré qu’il avait l’intention de faire appel du jugement au motif de “l’inefficacité de son équipe de défense”.

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