Le Premier ministre israélien Yair Lapid a annoncé ce mercredi que son gouvernement compte reprendre des relations diplomatiques complètes avec la Turquie après des années de discorde entre les deux pays. La Turquie de son côté s’est empressée de préciser qu’elle “n’abandonnera pas la cause palestinienne”.
Après plus d’une décennie d’éloignement diplomatique, Israël et la Turquie ont ouvert ces derniers mois une nouvelle page dans leurs relations, marquée notamment par la visite historique du président israélien Isaac Herzog à Ankara au mois de mars de cette année.
Le Premier ministre israélien a eu dans la soirée une conversation téléphonique avec le président turc Recep Tayyip Erdoganc, selon un communiqué du Cabinet de Yair Lapid.
“Il a été décidé une fois de plus d’élever le niveau des relations entre les deux pays au niveau de relations diplomatiques complètes et de renvoyer les ambassadeurs et les consuls généraux des deux pays”, indique le communiqué.
“Le rétablissement des relations avec la Turquie est un gain important pour la stabilité régionale, et une nouvelle économique très importante pour les citoyens d’Israël.”
“Le Premier ministre et le président ont convenu que ces derniers développements sont des éléments importants dans le renforcement des relations qui vont amener à de nombreuses réalisations, notamment dans les domaines touristiques et économiques” a ajouté le bureau de M. Lapid.
Depuis Ankara, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a rappelé que la Turquie “n’abandonnera pas la cause palestinienne” malgré la reprise de relations diplomatiques complètes avec Israël.
Il a souligné “l’importance de faire passer nos messages (sur la question palestinienne) directement par l’intermédiaire de l’ambassadeur”, indiquant qu’un ambassadeur turc sera bientôt nommé à Tel-Aviv.
Melvut Çavuşoğlu s’est rendu à Jérusalem fin mai dans le cadre du réchauffement des rapports entre les deux parties.
Le président Recep Tayyip Erdogan a toujours critiqué la politique israélienne envers le peuple palestinien. De plus, la Turquie entretient des liens étroits avec le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007.
Les relations entre Ankara et Tel-Aviv se sont détériorées en 2010 à la suite de l’affaire du navire Mavi Marmara, lorsque les forces israéliennes avaient lancé un assaut contre le navire turc qui tentait d’acheminer l’aide humanitaire vers la bande assiégée de Gaza. L’attaque a entraîné la mort de dix militants turcs.
