L’ONU appelle Nasrallah à cesser d’envenimer la situation dans la région

Les Nations unies ont appelé mardi le secrétaire général du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, à éviter les discours qui « envenimerait davantage la situation » dans la région, sur fond de désaccord entre le Liban et Israël sur les ressources marines.

Le Liban et Israël se disputent une zone maritime de 860 kilomètres carrés, riche en pétrole et en gaz, et se sont précédemment engagés dans des négociations indirectes pour délimiter les frontières, négociées par les États-Unis sous l’égide des Nations Unies.

Des journalistes ont interrogé le porte-parole du secrétaire général des Nations unies, Stéphane Dujarric, sur la position du secrétaire général Antonio Guterres concernant les avertissements lancés mardi par Nasrallah au sujet du différend frontalier maritime entre son pays et Israël.

“Je pense que nous avons toujours été préoccupés par la fragilité de la situation dans cette région et nous demandons à toute personne d’éviter toute rhétorique qui envenime davantage la situation”, a répondu Dujarric.

Dans un discours télévisé à l’occasion des cérémonies du 10 Muharram dans la banlieue sud de Beyrouth mardi, Nasrallah a annoncé que son groupe attendait dans les “prochains jours” les réponses d’Israël aux demandes du Liban concernant la démarcation des frontières maritimes.

“Le Liban et son peuple ne peuvent plus tolérer le pillage de leurs richesses, et nous sommes sérieux dans cette bataille au plus haut point”, a-t-il déclaré. “Aucune agression contre un être humain au Liban ne restera impunie ou sans réponse”.

Après une pause de plusieurs mois, les développements liés à la démarcation de la frontière maritime entre les deux pays se sont accélérés depuis début juillet, après l’arrivée d’un navire de production et de stockage à proximité du champ de Karish, que Beyrouth considère comme situé dans une zone contestée, en prévision du début de l’extraction du gaz de celui-ci. Cette décision a incité Beyrouth à exiger la reprise des négociations sous la médiation des États-Unis.

Le médiateur américain, Amos Hochstein, a exprimé plus tôt ce mois-ci à Beyrouth son optimisme quant à la réalisation de progrès, ouvrant la voie à un accord à conclure prochainement.

Nasrallah a averti à plusieurs reprises Israël au cours des dernières semaines des conséquences que pourrait entrainer tout mouvement à Karish, mettant en garde contre une déclaration de guerre si le Liban est empêché d’extraire du pétrole et du gaz de ses eaux. Son parti a publié une vidéo qui a coïncidé avec la visite de Hochstein, dans laquelle il a affirmé qu’il surveillait une plate-forme d’exploration et d’autres navires liés au secteur pétrolier et gazier en Israël.

Les négociations ont été suspendues en mai 2021 en raison de divergences sur la superficie de la zone contestée. Lorsque les pourparlers ont commencé, ils étaient supposés se limiter à des négociations autour d’une zone maritime d’environ 860 kilomètres carrés, dont les frontières sont définies par la ligne 23, selon une carte envoyée par le Liban en 2011 aux Nations unies.

Mais le Liban a considéré plus tard que la carte était basée sur de fausses estimations et a exigé que 1 430 kilomètres carrés supplémentaires soient fouillés, y compris des parties du champ de Karish, connu sous le nom de ligne 29.

Le Liban et Israël sont officiellement en guerre. En 2006, le Hezbollah a mené une guerre meurtrière de 33 jours contre Israël.

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