Des manœuvres militaires algériennes et russes à la frontière du Maroc prévues en novembre

Pendant que le secrétaire d’État américain Antony Blinken effectue sa tournée en Afrique, l’Algérie et la Russie ont officiellement confirmé que les exercices militaires Desert Shield 2022 auront lieu en Algérie en novembre prochain.

Le ministère russe de la défense a publié hier une déclaration détaillant les exercices militaires, qui ont été annoncés peu après le début de la guerre en Ukraine.

À ce moment-là, l’annonce avait également été faite pendant la visite d’Antony Blinken en Algérie et au Maroc. L’occasion choisie pour annoncer la nouvelle suggère une intention de la part des gouvernements algérien et russe de défier les États-Unis et leurs alliés dans la région.

Cette annonce renforce la coopération entre la Russie et l’Algérie, qui continue d’être le meilleur allié de Vladimir Poutine en Afrique du Nord. La première série de ces exercices militaires a eu lieu en octobre 2021 dans la région de l’Ossétie du Nord. Les manœuvres de novembre 2022 constitueraient la deuxième étape.

Le régime algérien devient un acteur particulièrement opaque lorsqu’il s’agit de ses forces armées, mais sa collaboration militaire avec la Russie est de notoriété publique. L’industrie de l’armement russe a toujours été le principal fournisseur de l’armée algérienne, qui ne se tourne qu’occasionnellement vers d’autres fournisseurs, notamment la France qui tient régulièrement ce rôle.

Selon un communiqué du ministère russe de la défense, les exercices auront lieu dans la wilaya (préfecture) de Béchar, à proximité de la frontière qui sépare l’Algérie du Maroc. Plus précisément, il est prévu qu’elles se déroulent sur les champs de manœuvre d’Hammaguir, à seulement 50 km de la frontière marocaine. L’Armée nationale populaire algérienne (ANP) y dispose d’un aérodrome et de certaines infrastructures destinées aux manœuvres militaires.

La wilaya de Béchar est la capitale de la 3e région militaire. Entre 2004 et 2016, c’était l’actuel chef d’état-major algérien, Saïd Chengriha, qui avait la charge de cette région militaire sensible, adjacente au Maroc, l’adversaire régional d’Alger. Lors de son passage à Bechar, Chengriha, qui dirigeait auparavant la 8e division blindée, a été chargé de restructurer totalement la zone militaire dans la perspective d’une éventuelle confrontation avec le Maroc.

Le communiqué indique qu’environ 200 éléments des forces armées des deux pays seront impliqués dans les exercices de novembre, qui viseront à renforcer l’interopérabilité des unités en matière de lutte antiterroriste.

Selon le communiqué, les manœuvres incluront des membres des célèbres brigades “motostrelki”, l’infanterie mécanisée de la Russie. Les motostrelki sont l’une des colonnes vertébrales des forces armées russes. Elles utilisent généralement des véhicules BMP, que l’Algérie a également intégrés dans ses forces armées. Les exercices pourraient viser une coopération entre les armées des deux pays dans l’utilisation de ces véhicules, qui combinent le chasseur à pied et le véhicule blindé.

L’Algérie aurait récemment acquis une centaine de BMP-3, le dernier modèle de cette gamme, et aurait également modernisé ses BMP-1 et BMP-2, notamment pour les équiper de systèmes de missiles antichars Kornet, concurrents directs des Javelin américains.

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