L’ex-chef des services de renseignement du CGRI déclare qu’Israël ne verra pas le 80e anniversaire de sa création

L’ancien chef des services de renseignement des Gardiens iraniens de la révolution islamique, qui a été remplacé en juin, est réapparu en fanfare, affirmant qu’Israël “ne verra pas son 80e anniversaire.”

Hossein Taieb, le chef de longue date de l’Organisation des renseignements des GRI, a été soudainement démis de ses fonctions le 23 juin après une mystérieuse série d’opérations de sabotage et d’assassinat planifiés en Iran, imputés à Israël par les responsables. Une série d’autres changements du personnel a suivi, signalant l’affaiblissement de l’Organisation du renseignement du Corps des Gardiens de la révolution islamique, et le renforcement possible du ministère du Renseignement.

Le site d’information Fars, affilié à au CGRI, a rapporté jeudi que Ta’eb a prononcé un discours devant un groupe de commissaires politiques des Gardiens de la révolution, dans lequel il a analysé en profondeur la politique régionale et internationale.

Selon Taieb, le président américain Joe Biden veut entraîner l’Iran dans des négociations nucléaires pour obtenir des concessions et “contrôler à nouveau la région, car c’est le seul moyen pour eux d’assurer la sécurité du régime sioniste et de s’emparer d’un pétrole bon marché”.

Cette déclaration révèle la conviction des partisans de la ligne dure de la République islamique qu’ils ont sérieusement ébranlé le pouvoir et l’influence des États-Unis au Moyen-Orient, en soutenant un vaste réseau de forces militantes antioccidentales par procuration. Ils craignent que les négociations sur le nucléaire ne finissent par s’étendre à d’autres exigences de Washington et de ses alliés, notamment un changement radical du comportement nuisible de l’Iran.

Outre la réhabilitation de son image, le discours très médiatisé de M. Taieb a coïncidé avec la reprise des négociations à Vienne jeudi, visant à conclure des négociations de 16 mois pour relancer l’accord nucléaire de 2015, le JCPOA.

Les États-Unis insistent sur le fait qu’une offre raisonnable a été faite à l’Iran en décembre 2021 pour résoudre la problématique nucléaire, mais Téhéran a traîné des pieds et formulé des demandes “distinctes”. De nombreux observateurs s’inquiètent de plus en plus du fait que la République islamique retarde la conclusion d’un accord afin de gagner du temps pour poursuivre l’expansion de son programme nucléaire, qui “galope à toute allure”, selon le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Rafael Grossi.

M. Taieb a également soutenu fermement la trame favorite de la politique étrangère du Guide suprême Ali Khamenei, qui consiste à se rapprocher de la Russie et de la Chine. Il a insisté sur le fait que si les États-Unis et l’Europe garantissent les intérêts et la sécurité de la République islamique, “nous en sommes”, mais que si “la Chine et la Russie peuvent les garantir, nous l’accepterons”, ce qui ne contredirait pas la maxime originelle du régime “Ni Ouest ni Est”, a-t-il estimé.

Insistant sur les profondes divisions internes dont souffre Israël, M. Taieb a déclaré que la disparition de l’État juif est proche et qu’il ne verra pas son 80e anniversaire. Mais il a admis qu’Israël a entamé “une guerre secrète contre nous”, à laquelle “nous avons répondu”.

L’ancien chef tout-puissant des services de renseignement, qui est aujourd’hui conseiller du commandant en chef de CGRI, n’a pas évoqué sa destitution, largement attribuée aux échecs successifs des services de renseignement dans la prévention des actes de sabotage.

Le discours de M. Taieb a également révélé une fois de plus la stratégie de la République islamique consistant à rejeter les problèmes et les contradictions internes sur “l’ennemi”, à savoir les États-Unis, Israël et l’Occident en général. L’ancien chef des services de renseignement a réitéré les récents arguments d’autres partisans de la ligne dure selon lesquels la résistance de nombreuses Iraniennes voilées de force est une campagne orchestrée par des ennemis étrangers.

“L’objectif final de l’ennemi est de semer le doute dans nos tranchées. Nous devons être attentifs et répondre aux questions soulevées dans nos rangs, car ne pas répondre aux doutes rendra les arguments de l’ennemi meilleurs que les nôtres…”

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