Qatar : Nouvelles plaintes de travailleurs migrants du secteur hôtelier

Un nouveau rapport publié jeudi par une organisation de défense des droits de l’homme, a dénoncé les conditions de travail des employés étrangers dans les hôtels qataris à l’approche de la Coupe du monde de 2022. Le rapport a mentionné des cas de stress importants et des manquements dans le versement des salaires correspondant au volume colossal des heures de travail effectuées.

Alors que la FIFA et les organisateurs qataris affirment avoir lancé des “mesures de diligence raisonnable sans précédent” sur les hôtels de la Coupe du monde, EcoIDim, basé à Londres, a constaté que les travailleurs d’Afrique et d’Asie sont encore soumis à “une lourde exploitation et à des violations des droits de l’homme”.

L’organisation a publié deux rapports en l‘espace de deux semaines pour faire la lumière sur les conditions de travail des employées dans les hôtels de la riche monarchie pétrolière du Golfe, qui attend l’arrivée de plus d’un million de visiteurs pendant les quatre semaines de la Coupe du monde.

L’Organisation internationale du travail de l’ONU a cherché à améliorer les conditions des travailleurs du secteur de l’hôtellerie qui sont arrivés du monde entier pour travailler au Qatar. Une entreprise a récemment annoncé l’embauche de 2 000 Mexicains qui seront employés dans les restaurants, les cuisines, le nettoyage et d’autres postes relatifs à l’hôtellerie.

L’organisation a déclaré que les employés venus du Bangladesh et d’autres pays d’Asie du Sud se plaignent de gagner moins que les habitants des pays arabes qui font le même travail.

De leur côté, les agents de sécurité originaires du Kenya et d’autres pays africains ont déclaré avoir subi plus de pressions que les autres pour exercer leurs fonctions dans des conditions difficiles dues aux températures caniculaires.

D’autre part, l’organisation a indiqué que les femmes se plaignent de « propositions sexuelles » faites par les clients des hôtels.

Beaucoup ont déclaré avoir été contraints d’effectuer, “comme des robots”, des travaux supplémentaires non rémunérés. Certains affirment n’avoir reçu ni leurs indemnités ni leurs salaires lorsqu’ils ont été licenciés pendant la pandémie du Corona.

Les organisations de défense des droits de l’homme et l’Organisation internationale du travail appellent à un contrôle plus strict de la situation et davantage de comités du travail afin que les plaintes soient traitées.

Le Qatar a régulièrement fait l’objet de critiques sur les conditions des travailleurs migrants. Pour sa défense, il insiste sur le fait qu’il a apporté des améliorations significatives ces dernières années, notamment en imposant un salaire minimum et en assouplissant de nombreux aspects du système de parrainage qui donnait aux patrons le droit de faire changer d’emploi et même de faire quitter le pays aux employés.

La FIFA a déclaré dans un communiqué cette semaine avoir mis en œuvre avec le Qatar “des mesures de diligence raisonnable sans précédent pour protéger les droits et le bien-être des travailleurs de 159 hôtels, dont les établissements qui accueilleront les équipes participantes”.

Selon le bureau de l’OIT au Qatar, 20 hôtels ont mis en place des comités destinés à traiter les plaintes, ajoutant qu’il organise une formation sur “la discrimination, la violence et le harcèlement au travail”.

De son côté, Sebastien Bazin, patron du géant hôtelier Accor, qui emploiera 13 000 personnes au Qatar pour la Coupe du monde, a déclaré que son entreprise tentera de trouver du travail à tous les employés dans d’autres pays après le tournoi, qui débutera en novembre.

“J’ai entendu beaucoup de gens attaquer le Qatar et ils semblent apprécier cela, mais je n’ai vu aucune preuve de ce qu’ils avancent”, a déclaré Bazin à l’AFP lors d’une récente interview.

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