La relation Qatar-Iran franchit un grand pas en avant

L’émir du Qatar, le Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, s’est rendu le 12 mai à Téhéran pour une visite très remarquée d’une seule journée au cours de laquelle les deux parties se sont entretenues des questions bilatérales et régionales.

Le monarque en visite a été accueilli à l’aéroport par le vice-président iranien Mohammad Mokhber. Le cortège a ensuite pris la direction du nord de Téhéran vers le palais de Saadabad, ou se sont déroulés les entretiens après la cérémonie officielle de bienvenue.

À l’issue des entrevues, le président iranien Ebrahim Raissi et le souverain qatari ont tenu une conférence de presse conjointe au cours de laquelle ils ont donné des détails sur les discussions portant sur l’élargissement des liens bilatéraux, la sécurité régionale, la collaboration pour l’organisation de la Coupe du monde de football de 2022 et les négociations sur le nucléaire iranien.

Le président Raissi a indiqué que les deux parties avaient discuté de la coopération bilatérale dans les domaines politique, économique, commercial, culturel et énergétique, en mettant l’accent sur les investissements conjoints.

Il a qualifié la visite du dirigeant qatari à Téhéran de tournant dans les relations entre les deux pays, estimant qu’elle contribuera à stimuler la coopération entre Téhéran et Doha.

Concernant la coopération en matière de sécurité régionale, le président iranien a déclaré que la responsabilité du maintien de la sécurité dans la région incombait aux gouvernements régionaux, et a appelé à la “non-ingérence des puissances occidentales”.

Il a également appelé à mettre fin à la crise au Yémen, à la formation d’un gouvernement inclusif et global en Afghanistan, et à la libération de la Palestine et d’Al-Qods (Jérusalem).

Le président iranien a fermement condamné le meurtre de la journaliste palestinienne Shireen Abou Akleh en Cisjordanie occupée, et a présenté ses condoléances au souverain qatari et à la chaîne Al Jazeera.

Il a félicité les journalistes pour avoir “donné la parole aux Palestiniens opprimés” et a assuré que les crimes israéliens “ne dureront pas longtemps.”

A son tour, le monarque qatari a condamné le meurtre de la journaliste d’Al Jazeera et a demandé que les auteurs de ce crime soient condamnés.

Il a indiqué avoir discuté avec son homologue iranien de l’importance de résoudre les conflits régionaux par le dialogue et la voie pacifique, en particulier les problèmes liés à la Palestine, au Yémen, à la Syrie et à l’Irak.

En ce qui concerne l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations sur l’accord nucléaire de 2015, le Cheikh Al Thani a déclaré que le Qatar a “toujours eu une vision positive” des pourparlers de Vienne et que le dialogue est le seul moyen de parvenir à un accord équitable.

Les spéculations indiquent que le dirigeant qatari a été chargé de mettre fin à l’impasse des négociations de Vienne et d’aider à débloquer les avoirs iraniens gelés à l’étranger.

Il est important de noter que sa dernière visite en Iran avait eu lieu quelques semaines après l’assassinat du haut commandant militaire iranien, le général Qasem Soleimani, dans une attaque américaine de drone en 2020. Sa mission consistait alors à calmer les tensions entre Téhéran et Washington.

La courte visite d’Al Thani est intervenue au lendemain de l’arrivée à Téhéran du chef adjoint de la politique étrangère de l’Union européenne, Enrique Mora, qui s’est entretenu avec des responsables iraniens pour trouver le moyen de relancer les négociations de Vienne.

Après sa visite à Téhéran, l’émir qatari s’est rendu en Allemagne, en Grande-Bretagne et dans d’autres pays européens, ce que les observateurs ont associé aux efforts destinés à remettre les négociations de Vienne sur les rails et à débloquer les avoirs iraniens gelés à l’étranger.

Début mai, Mohammed Hamad Saad Alfheyd al-Hajari, l’ambassadeur du Qatar à Téhéran, s’est entretenu avec le gouverneur de la Banque centrale iranienne, Ali Salehabadi, au sujet du déblocage des avoirs iraniens. Cela s’est produit une semaine après la visite à Téhéran d’une “délégation régionale” chargée d’élaborer un mécanisme pour libérer les fonds iraniens.

Quant à la visite de l’émir qatari en Iran, elle est intervenue trois mois après la signature par les deux parties d’une série d’accords bilatéraux, lors de la visite de Raissi à Doha.

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