Les EAU appellent l’Iran à fournir des garanties sur le caractère pacifique de son programme nucléaire

Les Émirats arabes unis ont appelé l’Iran ce vendredi à rassurer ses voisins ainsi que la communauté internationale sur le caractère pacifique de son programme nucléaire, après les critiques de l’Agence internationale de l’énergie atomique à l’égard du manque de coopération de la République islamique.

L’appel des Emirats intervient au milieu de l’impasse des négociations nucléaires à Vienne depuis le mois de mars. Aucune indication à l’horizon sur une éventuelle résolution de la crise en raison du niveau d’exigence des Iraniens et des Américains.

Les pays du Golfe ont demandé à plusieurs reprises à prendre part aux pourparlers de Vienne et à recevoir des garanties que l’Iran freinera ses activités déstabilisatrices dans la région.

Les Émirats arabes unis travaillent sur plusieurs fronts pour soutenir la stabilité de la région et mettre fin aux tensions permanentes avec l’Iran, sans toutefois renoncer aux droits et aux exigences légitimes du Golfe.

L’appel des Émirats a été lancé ce vendredi lors d’une conférence de presse de l’Autorité nucléaire du pays, au cours de laquelle il a été annoncé que la société exploitante avait obtenu une licence pour commencer à travailler sur la production d’énergie à partir de la troisième unité des quatre réacteurs existants. Les Émirats arabes unis sont les seuls parmi les pays arabes à détenir un programme nucléaire pacifique.

“Il y a des inquiétudes”, a déclaré Hamad al-Kaabi, le représentant permanent des Émirats arabes unis auprès de l’AIEA, lors de la conférence, en réponse aux récents développements concernant le programme nucléaire iranien.

Hamad al-Kaabi a appelé la République islamique à “coopérer étroitement avec l’Agence internationale de l’énergie atomique”, affirmant qu’elle doit “rassurer les pays de la région sur le caractère pacifique de son programme nucléaire”.

Le Conseil des gouverneurs de l’agence des Nations unies a publié la semaine dernière une résolution proposée par les États-Unis et trois pays européens (France, Allemagne et Grande-Bretagne), exhortant Téhéran à coopérer avec l’AIEA, après un rapport de l’agence critiquant l’insuffisance des réponses iraniennes concernant les recherches de traces de matières nucléaires sur des sites jusque-là non déclarés.

Parallèlement, l’Iran a annoncé la suspension des caméras de surveillance de l’AIEA dans certaines de ses installations.

Les États-Unis se sont retirés de l’accord sur le programme nucléaire iranien en 2018 sous la direction de l’ancien président Donald Trump, et ont réimposé des sanctions économiques à Téhéran. L’Iran a réagi en s’affranchissant progressivement de ses engagements de base en vertu de l’accord, notamment en enrichissant l’uranium à des niveaux non autorisés.  

Le président américain Joe Biden s’est déclaré prêt à revenir à l’accord à condition que l’Iran revienne à ses engagements, mais les négociations sont au point mort et semblent plus que jamais proches de l’échec.

Les Émirats arabes unis ont annoncé l’achèvement de la construction d’une unité dans la région d’Al Dhafra à Abou Dhabi l’année dernière. Elle commencera à tourner et à produire de l’électricité propre en 2023, selon Emirates Nuclear Energy Corporation.

Christer Viktorsson, le directeur général de l’Autorité fédérale de réglementation nucléaire (FANR), a déclaré que Nawah, une filiale de Emirates Nuclear Energy Corporation, supervisera la préparation à l’exploitation commerciale après l’obtention de la licence.

“En vertu de la licence, Nawah est autorisé à exploiter la troisième unité de la centrale nucléaire de Barakah pour les 60 prochaines années”, a déclaré le bureau des médias du gouvernement d’Abu Dhabi dans un communiqué.

Le bureau des médias du gouvernement d’Abu Dhabi a cité al-Kaabi, qui est également vice-président du conseil d’administration de l’Autorité fédérale de réglementation nucléaire, affirmant : « L’annonce d’aujourd’hui représente une étape importante dans le développement des Émirats arabes unis, le premier pays arabe à exploiter une centrale nucléaire, et c’est l’aboutissement d’efforts déployés depuis 14 ans dans l’élaboration de son programme d’énergie nucléaire. »

Une fois achevée, la centrale de Barakah, qui est en cours de construction par la Korea Electric Power Company (KEPCO), abritera quatre réacteurs d’une capacité totale de 5 600 mégawatts, ce qui équivaut à environ 25 % des besoins aux Émirats arabes unis.

Related articles

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here