Après plusieurs meurtres similaires survenus récemment, la police nigériane a déclaré qu’un jeune homme a été brûlé vif par une foule samedi dans le quartier de Lugbe, après une vive dispute entre lui et un imam d’Abuja la capitale.
Le blasphème est une affaire très sensible dans le pays le plus peuplé d’Afrique, gouverné par un régime laïc et divisé entre le sud majoritairement chrétien et le nord musulman.
Josephine Addeh, la porte-parole de la police d’Abuja, a déclaré que la victime, Ahmed Othman, 30 ans, avait eu une dispute qui a mal tourné avec un religieux musulman non identifié.
Transporté à l’hôpital par la police, Othman a perdu la vie après son arrivée.
La porte-parole de la police d’Abuja a déclaré : “Un débat houleux s’est transformé en une flambée de violence qui a conduit à la mort d’Ahmed Othman, incendié par une foule en colère d’environ deux cents personnes rassemblées par le religieux.”
Le mois dernier, une foule avait mis le feu à des maisons et des magasins dans l’Etat de Bauchi, dans le nord du pays, après une “publication blasphématoire diffusée sur les réseaux sociaux”, a déclaré le porte-parole de la police locale, Ahmed Mohamed Wakil.
L’incident s’est produit quelques jours après qu’une étudiante chrétienne, Deborah Samuel, a été lapidée à mort dans la ville de Sokoto, dans le nord du pays. Son corps a été brûlé par des étudiants musulmans à cause d’un message qu’elle a publié sur les réseaux sociaux et qui a été perçu comme une insulte au prophète Mahomet.
Quatre jours plus tard, des centaines de musulmans ont protesté dans la ville de Maiduguri, dans le nord-est du pays, incendiant les rues et appelant au meurtre de Deborah Samuel.
Le blasphème est passible de la peine de mort en vertu de la loi islamique, qui s’applique parallèlement au droit nigérian dans le nord du pays. Dans certains cas, les victimes sont assassinées par des foules enragées sans procédure légale.
