La Turquie compte occuper plus de zones dans le nord de la Syrie

Malgré les avertissements américains, le président turc Recep Tayyip Erdogan a fixé aujourd’hui, mercredi 1er juin, les objectifs de la nouvelle opération militaire que la Turquie entend mettre en œuvre dans le nord de la Syrie. Il a annoncé au Parlement devant ses députés du Parti de la justice et du développement qu’elle inclura Tal Rifaat, Manbij et d’autres régions.

“Nous passons à une nouvelle étape dans le processus de mise en place d’une zone de sécurité d’une profondeur de 30 km à nos frontières sud. Nous débarrasserons Manbij et Tal Rifaat des terroristes”, a-t-il déclaré, promettant de procéder “étape par étape dans d’autres zones”.

Il y a une semaine, Erdogan a menacé de lancer une opération contre les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan, qu’Ankara et ses alliés occidentaux ont classé comme organisation terroriste. Il vise également les Unités de protection du peuple (YPG), que la Turquie considère comme une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et qui reçoit le soutien des États-Unis et de la coalition occidentale pour combattre l’État islamique.

“Nous verrons qui soutiendra ces opérations de sécurité légitimes menées par la Turquie et qui tentera de s’y opposer”, a ajouté Erdogan.

La Turquie a mené quatre opérations dans le nord de la Syrie depuis 2016, s’emparant de centaines de kilomètres de terres. Ces opérations se sont concentrées sur une bande de 30 kilomètres, ciblant principalement les unités de protection du peuple kurde. Ankara a coordonné ses opérations militaires avec Moscou tout en soutenant les parties adverses dans la guerre syrienne.

Les opérations transfrontalières de la Turquie ont été critiquées par ses alliés de l’OTAN, en particulier par les États-Unis, et certains pays ont imposé à Ankara un embargo sur les armes. Washington s’est dit préoccupé par toute nouvelle offensive dans le nord de la Syrie, car elle mettrait en danger les forces américaines et saperait la stabilité dans la région.

Cependant, selon des médias turcs, Erdogan a confirmé dimanche que son pays n’attendait pas la “permission” des Etats-Unis pour lancer une nouvelle opération militaire en Syrie.

Lundi, il a souligné avec son homologue russe Vladimir Poutine la “nécessité” d’établir une zone de sécurité le long de la frontière syro-turque, selon les informations publiées par la présidence turque.

Farhad Shami, le directeur du centre des médias des Forces démocratiques syriennes, a déclaré mercredi après l’annonce d’Erdogan : “Les Forces démocratiques syriennes anticipent depuis longtemps une éventuelle bataille. En cas d’attaque, nous arrêterons la guerre contre l’Etat islamique et commencerons à lancer nos procédures militaires contre l’invasion turque.”

Depuis mi-mai, le président Erdogan s’oppose à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, accusant les deux pays, notamment la Suède qui accueille une importante communauté de Turcs exilés, d’héberger des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan, désignés comme terroristes par Ankara et ses alliés occidentaux.

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