Le chef d’Etat français Emmanuel Macron a appelé jeudi son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à “respecter le choix souverain” de la Finlande et de la Suède d’adhérer à l’Otan, souhaitant une “solution” rapide à l’opposition de la Turquie.
A l’Issue d’une conversation téléphonique d’une heure entre les présidents français et turc, l’Elysée a indiqué que “le président (français) de la République a souligné l’importance de respecter le choix souverain de ces deux pays, résultant d’un processus démocratique et intervenant en réaction à l’évolution de leur environnement de sécurité”.
L’Elysée a ajouté que le président français “a souhaité que les discussions se poursuivent pour trouver une solution rapide ” à l’opposition turque aux deux candidatures.
Les deux pays du nord ont décidé de rejoindre l’Otan en réponse à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, qui a commencé le 24 février de cette année.
En tant que membre de l’Otan, la Turquie a exprimé son opposition à l’adhésion de la Suède et de la Finlande, accusant les deux pays de fournir un abri sûr aux groupes séparatistes kurdes.
La Finlande partage une frontière de 1 300 km avec la Russie. Ses inquiétudes se sont accrues depuis l’invasion russe de l’Ukraine et l’escalade de la préparation militaire de l’armée russe à l’Ouest, en plus des critiques répétées que lance le président russe Vladimir Poutine à Helsinki et à Stockholm pour leur insistance à rejoindre l’Otan, affirmant que cela ne contribuerait pas à soutenir la sécurité de l’Europe.
Le 26 mai, le gouvernement suédois a déclaré qu’il ne finançait pas le terrorisme comme le prétend Ankara, et a décrit dans un communiqué sa stratégie pour répondre aux préoccupations sécuritaires du gouvernement turc.
Le président américain Joe Biden a appelé la Turquie à mettre fin à son opposition à la candidature des deux pays à l’OTAN, affirmant que tous les différents pouvaient être résolus.
La Suède, la Finlande et d’autres pays ont imposé des restrictions sur les exportations d’armes vers la Turquie après la répression de l’armée turque contre les YPG en 2019, provoquant la colère d’Ankara.
Macron et Erdogan ont évoqué la “nécessité de rendre possibles les exportations des céréales ukrainiennes”, qui sont toujours bloquées dans les ports du sud de l’Ukraine, au risque de déclencher une crise alimentaire mondiale. Emmanuel Macron “poursuivra dans les jours qui viennent les contacts à ce sujet avec les acteurs internationaux pertinents”.
Les deux présidents ont également abordé les “différentes voies possibles pour acheminer” ces récoltes sous la supervision des Nations unies, et “ont convenu de rester en contact en vue de trouver une solution rapide”.
Ils ont notamment discuté de la possibilité de créer une voie navale à partir de la ville d’Odessa en mer Noire, un projet dans lequel la Turquie pourrait jouer un rôle clé.
