La Jordanie déclare la guerre au captagon à la frontière syrienne

L’armée jordanienne a annoncé le 23 mai qu’elle mène une “guerre” à la frontière syrienne contre le trafic de drogue, notamment le captagon, organisé par des contrebandiers armés soutenus par des groupes iraniens et des membres des forces régulières.

Les affrontements entre l’armée jordanienne et les militants qui ont tenté de faire passer de la drogue en Jordanie ont déjà fait des dizaines de morts par le passé, mais un porte-parole de l’armée jordanienne a déploré une énorme augmentation de la contrebande des pilules de captagon.

Le directeur de l’information militaire, le Général Mustafa Al-Hiyari, a déclaré à Al-Mamlaka TV que la Jordanie livrait “une guerre aux frontières syriennes contre des organisations iraniennes qui poursuivent des objectifs externes et qui ciblent la sécurité nationale”.

“Les forces armées sont témoins de groupes criminels armés aux frontières, à l’intérieur de la Syrie, qui mènent des activités de contrebande en utilisant la force”, a ajouté le Général.

Il a également affirmé que ces opérations de contrebande incluent des armes et des munitions, mais a noté que “la priorité des organisations est la contrebande de drogue, en particulier le captagon”, indiquant que “20 millions de pilules de captagon ont été saisies depuis début 2022, et 14 millions l’année dernière.”

La formule du captagon est apparue au début des années soixante. L’Allemagne avait déposé un brevet pour cette substance narcotique utilisée pour traiter des troubles mentaux.

Après des dizaines d’années d’interdiction, une vaste contrebande de captagon s’est propagée à travers le Moyen-Orient, de la Syrie aux pays du Golfe. Des rapports indiquent que ce commerce illégal a rapporté plus de 5 milliards de dollars l’année dernière.

“Les éléments qui participent aux opérations de contrebande ne sont pas conscients de ce qu’ils font”, a déclaré le Général Mustafa Al-Hiyari, soulignant que beaucoup parmi les individus arrêtés sont des consommateurs de cette drogue, “qu’ils prennent pour mener leur mission de contrebande sans crainte ni hésitation.”

La fabrication du captagon était courante en Syrie et s’était déjà propagée dans les pays voisins, notamment au Liban et en Jordanie, avant le déclenchement de la guerre en 2011, mais ce produit a connu un essor important en servant de stimulant nerveux aux terroristes, à tel point qu’il a été surnommé la “drogue des djihadistes”.

Le porte-parole de l’armée jordanienne a expliqué que “le but du trafic de drogue est de financer des organisations terroristes à la frontière”, notant que “les groupes de passeurs reçoivent parfois le soutien de membres insubordonnés parmi les gardes-frontières syriens”.

Il y a quelques mois, l’armée a annoncé une modification de ses règles d’engagement pour permettre aux forces jordaniennes de poursuivre les contrebandiers armés à l’intérieur du territoire syrien et d’utiliser une force dissuasive.

Le Général Al-Hiyari a indiqué que “la rémunération perçue par les passeurs pour chaque opération de contrebande vers la Jordanie est passée de 2 000 à 10 000 dinars (14 000 dollars)”, depuis que cette modification a été apportée aux règles d’engagement de l’armée jordanienne.

Le 23 mai, le porte-parole de l’armée a révélé son intention d’importer et de fabriquer des drones armés pour surveiller et poursuivre les passeurs, ainsi que des radars pour désactiver les drones utilisés par les passeurs.

La semaine dernière, le roi Abdallah II de Jordanie a mis en garde contre des troubles à la frontière syrienne, qui s’étend sur des centaines de kilomètres et qui a connu un calme relatif pendant plusieurs années avant que les Russes n’entament leur retrait.

“Le vide laissé par les Russes dans le sud de la Syrie sera désormais comblé par les Iraniens et leurs mandataires”, a déclaré le roi Abdallah II dans une interview.

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