L’Égypte et les États-Unis discutent au Caire des questions de sécurité régionale

A l’occasion d’une entrevue avec un général américain lundi, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a exprimé l’espoir d’un approfondissement des liens dans la lutte antiterroriste, à la suite de l’attaque meurtrière survenue le week-end dernier dans la péninsule du Sinaï, a déclaré hier un responsable militaire américain.

L’attentat, revendiqué par l’Etat islamique, a fait 11 victimes parmi les soldats égyptiens. Des militants ont ciblé le poste de contrôle d’une station de pompage d’eau en lançant un véhicule bourré d’explosifs et en tirant à l’arme lourde depuis des camionnettes, ont indiqué des sources de sécurité égyptiennes.

Il s’agit de l’une des attaques les plus violentes de ces dernières années dans le nord du Sinaï.

Le général de l’armée américaine Michael Kurilla, qui supervise les forces américaines au Moyen-Orient, a déclaré à la suite des discussions de lundi au Caire que l’attaque a mis en évidence la menace persistante des extrémistes.

“J’ai présenté mes condoléances et mon point de vue sur la menace de l’EI”, a déclaré Michael Kurilla, chef du Commandement central américain.

A la suite de sa rencontre avec Michael Kurilla, le bureau du président égyptien a déclaré dans un communiqué que le terrorisme est le principal défi pour la sécurité et à la stabilité de l’Égypte et qu’il nécessitait “des efforts collectifs pour le combattre”.

Depuis 2018, l’armée égyptienne a étendu son contrôle sur les zones côtières peuplées du nord du Sinaï entre la bande de Gaza à l’est et le canal de Suez à l’ouest, permettant le retour de quelques activités civiles et le développement de certaines infrastructures.

Cependant, les combattants ayant trouvé refuge dans les étendues désertiques au sud de la côte, des attaques continuent de se produire par intermittence.

La dernière attaque s’est produite samedi matin sur la route menant à l’est du canal de Suez à Hasanah dans du nord du Sinaï, ont indiqué des sources de la sécurité égyptienne.

Un haut responsable de l’armée américaine a déclaré sous couvert d’anonymat qu’au cours des réunions de lundi avec Kurilla, Abdel Fattah al-Sissi et d’autres responsables égyptiens ont cherché à approfondir leurs relations avec les Etats-Unis dans le domaine de la lutte antiterroriste.

Le militaire américain a ajouté que Michael Kurilla avait proposé d’envoyer en Égypte le contre-amiral Mitchell Bradley, qui dirige les opérations spéciales américaines au Moyen-Orient, pour offrir “des conseils et une assistance supplémentaire”.

Joe Biden réduit l’aide militaire de l’Egypte

La visite de Michael Kurilla, sa première depuis qu’il a pris la tête du Commandement central américain (CENTCOM) en avril, intervient moins de quatre mois après que l’administration du président Joe Biden a annoncé son projet de réduire de 130 millions de dollars l’aide militaire à l’Égypte pour des raisons de droits humains.

L’administration américaine a reproché à l’Égypte son échec à traiter certaines situations spécifiques liées aux droits de l’homme, qui n’ont jamais été publiquement détaillées par Washington. Selon les activistes, ces situations incluent la libération de personnes considérées comme des prisonniers politiques.

Les responsables américains ont déclaré que les relation entre les Etats-Unis et l’Égypte sont complexes. Pour Washington, l’Egypte est un allié vital et une voix clé dans le monde arabe. Les responsables militaires américains ont longtemps mis en avant le rôle de l’Égypte qui a accéléré le passage des navires de guerre américains à travers le canal de Suez et autorisé le survol des avions militaires américains dans son espace aérien.

Michael Kurilla a affirmé aux journalistes qui l’accompagnaient en voyage, que la relation américano-égyptienne est essentielle et que sa visite lui avait donné “une nouvelle appréciation du rôle de premier plan tenu par l’Égypte au Moyen-Orient”.

“Ce partenariat stratégique est important pour moi, les États-Unis et CENTCOM”, a-t-il déclaré.

Malgré des liens étroits avec l’armée américaine, l’Égypte a décidé de diversifier ses sources d’armement depuis que le président américain de l’époque, Barack Obama, a gelé la livraison d’une partie de l’aide militaire à l’Égypte après le renversement de Morsi en 2013.

Selon les données de l’Institut international danois de recherche sur la paix, les importations égyptiennes d’armes en provenance de Russie, de France, d’Allemagne et d’Italie ont augmenté.

Pourtant, le prédécesseur du général Kurilla, Frank McKenzie, un général de la marine désormais à la retraite, a déclaré au Congrès en mars dernier qu’il supposait que les États-Unis fourniraient à l’Égypte des avions F-15 fabriqués par Boeing. Toutefois, cette vente n’a pas été officiellement annoncée.

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