Face à l’hostilité croissante de la population turque à l’égard des réfugiés syriens, le président turc Recep Tayyip Erdogan a publiquement défendu leur accueil dans son pays, a rapporté ce jour le quotidien Asharq al-Awsat (Le Moyen-Orient).
“Ils ne peuvent pas retourner dans leur pays, même s’ils le souhaitent, et nous ne les expulserons jamais de cette terre”, a déclaré Erdogan aujourd’hui, lundi 9 mai, à Istanbul.
“Nous protégerons jusqu’au bout ces frères qui ont fui la guerre en Syrie et ont demandé l’asile dans notre pays, M. Kemal”, a lancé Erdogan s’adressant au chef de l’opposition, Kemal Kılıçdaroğlu.
Kemal Kılıçdaroğlu et d’autres politiciens ont annoncé leur intention de renvoyer les réfugiés syriens dans leur pays s’ils remportaient les élections présidentielles et parlementaires de l’année prochaine.
Toutefois, le débat sur la présence d’immigrés en Turquie est principalement alimenté par un petit parti d’extrême droite. Alors que la Turquie est enlisée dans une crise économique qui ne cesse de prendre de l’ampleur, le ressentiment des turcs contre les réfugiés syriens et afghans vivant en Turquie s’est récemment accru.
Environ 3,7 millions de Syriens sont recensés en Turquie. Selon l’agence de presse Bloomberg, ils représentent la plus grande part des réfugiés dans le pays, dont le total est d’environ six millions, en comparaison au nombre des réfugiés irakiens et afghans.
La semaine dernière, Erdogan a déclaré avoir pris des dispositions qui permettront à à un million de réfugiés syriens de rentrer chez eux “volontairement”.
Leur envoi se fera principalement vers les régions du nord de la Syrie, où Ankara occupe les zones frontalières.
