Turquie : Un nouveau projet de loi pour un retour “volontaire” des réfugiés syriens

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a révélé ce mardi 3 mai, qu’Ankara prépare un projet qui permettrait le retour volontaire d’un million de Syriens dans leur pays.

Erdogan a fait cette déclaration lors de sa participation, à travers un message vidéo, à la cérémonie de remise des clés des maisons en briques construites à Idlib, en Syrie.

Il a noté qu’environ 500 000 Syriens sont retournés dans les zones de sécurité établies par la Turquie depuis le lancement en 2016 de ses opérations militaires en Syrie.

“Nous préparons un nouveau projet qui permettra le retour volontaire d’un million de nos frères syriens que nous accueillons dans notre pays”, a-t-il ajouté.

Ce projet de loi est destiné à alléger les charges économiques supplémentaires imposées par la présence de millions de Syriens en Turquie, bien que nombre d’entre eux participent au développement économique, en particulier dans les domaines du commerce et du tourisme.

Malgré les déclarations turques sur l’existence de conditions sûres pour le retour des réfugiés syriens dans leur pays, certains rapports occidentaux indiquent que l’environnement actuel en Syrie n’est “pas propice” au retour des réfugiés.

Les forces du régime syrien et les milices iraniennes menacent toujours les civils et les déplacés dans de nombreuses régions, notamment dans le nord du pays, malgré une baisse notable des violences après les accords conclus entre la Turquie et la Russie.

En octobre 2021, Human Rights Watch a accusé l’armée syrienne et ses milices d’avoir commis des exactions, dont des arrestations arbitraires et des tortures infligées à des réfugiés qui sont retournés en Syrie après avoir souffert dans les pays ou ils ont cherché refuge.

Les observateurs estiment que le projet de loi turc pourrait mettre en danger la vie des réfugiés qui décideront de rentrer.

Beaucoup doutent du souhait des réfugiés de retourner volontairement en Syrie dans les conditions actuelles, craignant qu’ils ne soient renvoyés de force comme cela s’est produit par le passé.

La Turquie a réussi à se servir du dossier des réfugiés comme carte de pression sur l’Union européenne, puisque l’UE a signé en mars 2016 un accord avec la Turquie pour payer six milliards d’euros afin qu’Ankara empêche les réfugiés et les migrants présents sur son territoire de se rendre en Europe.

L’accord a considérablement réduit le nombre d’entrées dans l’Union européenne en provenance de la Turquie, mais la présence massive des réfugiés syriens dans les villes turques provoque la colère et les inquiétudes de la population locale qui souffre d’une crise économique accablante.

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