Naftali Bennett empêche un député extrémiste de se rendre à Bab al-amoud à Jérusalem-Est

Pour prévenir de nouvelles violences, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a ordonné mercredi à la police d’interdire à un député d’extrême droite controversé de se rendre dans la zone de Bab al-amoud à Jérusalem-Est, également appelé “Porte de Damas.

Le bureau du Premier ministre a déclaré dans un communiqué en arabe que “Naftali Bennett a décidé d’empêcher le député Itamar Ben Gvir d’accéder à Bab al-Amoud”. Il a ajouté que le Premier ministre avait pris sa décision “sur recommandation du ministre de la Sécurité intérieure, du chef du Shin Bet (le service de sécurité intérieure), et du commissaire général de police”.

Des affrontements ont éclaté en fin de semaine dernière entre les forces de l’ordre et des manifestants palestiniens qui ont protesté contre les juifs qui visitent la mosquée al-Aqsa, troisième lieu saint de l’Islam, bien que ces visites aient lieu à des heures précises et sous certaines conditions.

Les affrontements ont fait plus de 170 blessés du côté palestinien et une dizaine du côté israélien. Les Palestiniens, qui affluent en grand nombre pour faire leurs prières dans la mosquée pendant le mois de Ramadan, perçoivent les “visites” des Juifs sur le “Mont du Temple” comme une incursion.

Les visites des Juifs s’accompagnent d’un protocole sécuritaire stricte, tandis que l’accès des Palestiniens au site a été restreint pendant la fête juive de Pessah. L’escalade, qui a coïncidé avec la Pâque juive, la Pâque chrétienne et le mois du Ramadan, a nourrit les craintes de voir se répéter le scénario de l’an dernier, lorsque les manifestations à proximité de la mosquée avaient entrainé une escalade meurtrière de 11 jours entre l’armée israélienne et la bande de Gaza. Les organisations ultra-nationalistes israéliennes prévoient d’organiser une marche en fin de journée (mercredi), et pénétrer dans la Vieille Ville par Bab al-Amoud.

Malgré la décision de la police, le député de l’opposition Itamar Ben Gvir, dont les partisans ont parfois sacndé “Mort aux Arabes”, a annoncé son intention de participer à cette marche. Dans sa déclaration, le Premier ministre a affirmé : “Je n’ai pas l’intention de permettre qu’une petite politique mette en danger des vies humaines, et je ne permettrai pas qu’une provocation politique de Ben Gvir mette en danger les soldats de Tsahal et les éléments de la police israélienne et rende leur tâche encore plus difficile.”

En février dernier, Ben Gvir, membre de la Knesset et chef du parti d’extrême droite Jewish Power (Otzma Yehudit), connu pour ses propos virulents à l’égard des Palestiniens, s’est rendu dans le quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est pour annoncer le transfert de son bureau parlementaire dans cette zone en soutien aux colons juifs. Après les violences qui ont fait suite aux manifestations des Palestiniens, la police israélienne a retiré le bureau de Ben Gvir, qui était une tente.

Dimanche, la gouvernement de coalition dirigé par Naftali Bennett a fait face à un nouvel obstacle menaçant sa survie avec l’annonce de la “suspension” de la participation de la liste arabe commune au gouvernement de coalition et à la Knesset, en raison “des agressions israéliennes envers Jérusalem et la mosquée sacrée al-Aqsa”.

La coalition au pouvoir, soumise à de profondes divisions idéologiques, est composée de partis de gauche, d’ultra-nationalistes et de religieux, en plus de la Liste arabe commune.

Ben Gvir a réagit sur Twitter à la décision du Premier ministre en déclarant : “Bennett, la sécurité de la coalition n’est pas la sécurité de l’État”, menaçant de se rendre à Bab al-Amoud si “la police n’autorise pas un règlement” lors de la marche controversée.

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