A la recherche d’une alternative au gaz russe, la France souhaite renforcer sa coopération avec l’Algérie

A l’occasion d’une visite éclair en Algérie, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a mis l’accent mercredi sur la nécessité d’une coopération entre les deux pays pour la stabilité de la région, dans une période ou plusieurs pays européens, dont l’Italie, multiplient les efforts pour remplacer le gaz russe par le gazoduc algérien.

“Nous sommes également confrontés à des défis régionaux, en premier lieu le terrorisme. Par conséquent, notre coopération dans le domaine de la sécurité et de la stabilité de notre environnement régional est indispensable, en Méditerranée comme en Afrique”, a déclaré Jean-Yves Le Drian mercredi soir, à l’issue de ses entretiens avec son son homologue algérien Ramtane Lamamra, et le président de la République Abdelmadjid Tebboune.

Il a ajouté : “L’évolution de la situation dans la région du Sahel et la nécessité de reprendre la voie de la transition en Libye en confirment la nécessité”.

La France et l’Algérie tentent de réchauffer leurs relations après une crise diplomatique majeure provoquée par les accusations algériennes de soutien français au Hirak, le mouvement contestataire algérien, et d’ingérence dans les affaires internes du pays.

En octobre, l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris en réponse aux déclarations du président français Emmanuel Macron, qui a accusé le régime “politico-militaire” algérien d’entretenir “une rente mémorielle” depuis son indépendance en 1962, après 132 ans d’occupation. Le président Abdelmadjid Tebboune avait alors exigé de Paris “un respect total de l’Etat algérien”, rappelant que “l’histoire ne peut pas être falsifiée”.

L’Algérie avait également empêché les avions militaires français d’utiliser son espace aérien pour atteindre le Mali.

Les analystes estiment que les développements au Mali ont incité le gouvernement français à demander l’aide de l’Algérie, qui à son tour connaît un déclin de sa diplomatie.

Pour tenter de désamorcer la crise, le ministre français des Affaires étrangères a effectué une première visite en Algérie en décembre, et l’ambassadeur d’Algérie en France a repris ses fonctions à Paris le 6 janvier.

“Nous avons poursuivi le travail que nous avons engagé pour la relance de nos relations bilatérales, qui sont nécessaires pour nos deux pays et que nous souhaitons poursuivre dans le cadre de la prochaine réunion de la Commission mixte des Affaires étrangères”, a ajouté Jean-Yves Le Drian mercredi.

Il a également évoqué l’invasion de l’Ukraine par la Russie, soulignant que la crise avait “des répercussions majeures sur la diversification des approvisionnements énergétiques des pays européens, ainsi qu’en termes de sécurité alimentaire, y compris pour l’Algérie”.

L’Algérie fournit environ 11 % du gaz consommé en Europe, tandis que la Russie en fournit 47 %.
De nombreux pays ont choisi l’Algérie comme alternative pour réduire leur dépendance envers les approvisionnements russes.

Lundi, l’Algérie a conclu un accord pour augmenter ses importations de gaz vers l’Italie via le gazoduc Transmed qui passe par la Tunisie, et le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, s’est rendu en Algérie pour discuter du dossier de l’énergie et du gaz.

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