L’Iran a rejeté la proposition de la Russie de conclure un accord nucléaire intérimaire. Les États-Unis, au courant de la proposition russe, ont choisi de se distancier des tentatives du Kremlin de conclure cet accord avec Téhéran, a révélé NBC dans un rapport exclusif ce samedi.
Citant de nombreux anciens et actuels responsables américains, NBC a rapporté que l’Iran avait rejeté la proposition russe, qui aurait reçu le feu vert de l’administration Biden.
Un projet d’accord intérimaire proposé par la Russie aurait contraint la République islamique à cesser d’enrichir l’uranium jusqu’à 60 %, et de se débarrasser de son stock existant d’uranium enrichi.
En échange, certaines sanctions auraient été levées, permettant à l’Iran d’avoir accès à des milliards de dollars gelés sur des comptes bancaires étrangers, en Corée du Sud notamment, où les États-Unis ont autorisé le paiement de dommages et intérêts dus à une société iranienne dans le cadre d’une décision considérée comme une preuve de bonne foi visant à rétablir la confiance.
Plus tôt en janvier, la République islamique a démenti une information selon laquelle elle aurait conclu un accord provisoire de deux ans avec les puissances internationales. Un arrangement provisoire ne fait pas l’objet de sérieuses discussions, selon un haut responsable de l’administration Biden cité par NBC.
“Bien que nous ne puissions pas parler des discussions qui auraient pu avoir lieu entre la Russie et l’Iran, à ce stade, nous sommes certains qu’aucun accord intérimaire de ce type n’est sérieusement discuté”, aurait déclaré le responsable.
La tentative de la Russie de parvenir à un accord intérimaire avec l’Iran intervient un jour après l’entretien du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, avec son homologue américain Antony Blinken, durant lequel ce dernier a averti que les pourparlers avec l’Iran avaient atteint “un moment décisif”.
Blinken a déclaré que malgré l’existence d’une opportunité pour revenir au Plan d’action global conjoint (JCPOA), les progrès nucléaires de l’Iran risquent d’empêcher tout retour à l’accord si un nouveau pacte n’est pas conclu dans les semaines à venir.
Autour de la table des négociations, d’autres éléments semblent plus optimistes. Un responsable de l’Union européenne a affirmé vendredi que les pourparlers de Vienne allaient dans le bon sens et qu’un accord final se trouvait peut-être à portée de main. Les pourparlers indirects entre l’Iran et les États-Unis pour relancer l’accord de 2015 ont repris il y a près de deux mois.
