Irak : Deux manifestants blessés par balles après avoir déchiré des photos du général Qassem Soleimani

Aujourd’hui (samedi), des hommes armés ont ouvert le feu sur des manifestants qui ont tenté d’entraver la célébration commémorative de l’assassinat du commandant militaire iranien Qassem Soleimani et qui ont déchiré ses photos dans le centre ville de Kut, dans le sud de l’Irak, a indiqué à l’AFP une source sécuritaire, ajoutant que deux manifestants ont été blessés.

L’Iran et ses alliés dans la région ont commémoré le deuxième anniversaire de l’assassinat du général Qassem Soleimani, le commandant de la Force Qods des Gardiens de la révolution iranienne, et de Abou Mahdi al-Muhandis, le chef adjoint des Unités de mobilisation populaire, morts dans une frappe aérienne de l’armée américaine près de l’aéroport de Bagdad.

Les partisans de la Mobilisation Populaire irakienne ont organisé plusieurs cérémonies de commémoration tout au long de la semaine dernière. Il y a eu notamment une importante manifestation à Bagdad, au cours de laquelle les leaders de la foule ont exigé le retrait complet des forces étrangères du pays.

Aujourd’hui à Kut, centre du gouvernorat de Wasit, deux manifestants ont été blessés par balles selon une source locale qui a raconté que “des factions armées comptaient organiser une célébration à la mémoire de Soleimani et d’al-Muhandis, mais qu’environ 150 à 200 manifestants se sont rassemblés sur la place de la célébration dans le centre ville et ont pris d’assaut le lieu pour emêcher les festivités, et ils ont déchiré des photos de Soleimani et d’al-Muhandis.”

La source a ajouté qu’en réponse, “l’un des membres d’une faction armée a ouvert le feu sur eux et deux (manifestants) ont été blessés”.

La célébration n’a pas eu lieu mais les forces de sécurité ont renforcé leur présence sur les lieux et coupé les grands axes routiers, car la situation demeure relativement tendue dans la ville, selon un journaliste de l’AFP, et des manifestants ont bloqué les routes avec des pneus en feu.

Sajjad Salem, député indépendant de Wasit et représentant du mouvement de protestation qui a démarré en octobre 2019, a publié sur Facebook une vidéo montrant un membre présumé du groupe Ahl al-Haq, l’une des factions les plus influentes des Unités de mobilisation populaire, “tirer sur les manifestants pacifiques et sous les yeux des forces de sécurité.” Il a appeler l’Etat à “imposer son autorité ou à admettre son impuissance devant un gang de parias rejeté par le peuple politiquement et socialement.”

En octobre 2019, l’Irak a connu un mouvement de protestation sans précédent, notamment dans la capitale et les villes du sud qui souffrent du chômage et de la pauvreté, contre le régime corrompu et l’influence croissante de l’Iran dans le pays. Mais la révolte a été soumise à une répression sanglante qui a coûté la vie à plus de 600 personnes et fait au moins 30 000 blessés.

Depuis, malgré une baisse de l’élan des protestations, quelques manifestants résistent encore à la pression et occupent toujours le centre-ville de Kut.

Pendant les commémorations de l’assassinat de Soleimani la semaine dernière, des sites abritant des membres de la coalition internationale de lutte contre le terrorisme ont fait l’objet d’au moins trois attaques de missiles et de drones en Irak.

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