Sayed Ferjani : L’homme de l’ombre de la Confrérie musulmane tunisienne

Un vent de polémique souffle dans les milieux politiques tunisiens depuis l’arrestation le 1er janvier de Sayed Ferjani, haut responsable au sein de Mouvement islamiste Ennahda, accusé d’avoir soutenu des actions terroristes à l’intérieur du pays.

Le ministère tunisien de l’Intérieur avait annoncé plus tôt, l’arrestation de deux personnes en lien avec le chef “frériste” d’Ennahda, Noureddine Bhiri, qui occupait auparavant le poste de ministre de la Justice dans le gouvernement de la Fraternité, et qui est actuellement en détention.

Sayed Ferjani est un caporal (grade militaire), isolé de l’armée de l’air tunisienne. Il porte le nom de guerre “al-Amin”.
Il était l’un des éléments de l’organisation sécuritaire et militaire du groupe terroriste Ennahda, et l’un des responsables des forces de sécurité et du coup d’État manqué de 1987, durant lequel il était chargé de la contrebande d’armes par voie maritime et de la coordination avec l’organisation internationale de la Confrérie.

La grâce présidentielle de 1989 lui a permis de sortir de prison, après des négociations secrètes avec le régime du président Zine El Abidine Ben Ali. Il s’est ensuite enfui en Algérie, puis au Soudan, et de là en Grande-Bretagne.

Après l’arrivée au pouvoir des Frères musulmans en Tunisie, Noureddine Bhiri, l’ancien ministre de la Justice du gouvernement de Hamadi Jebali, l’a nommé conseiller pour ses affaires de pillage et d’extorsion qui ont coûté la liberté à de nombreux hommes d’affaires impliqués dans des dossiers de corruption en Tunisie.

Les médias tunisiens le qualifient de “parrain du terrorisme”, et Sayed Ferjani est considéré comme le cerveau, opérant en coopération avec des agences étrangères du renseignement pour recruter de jeunes tunisiens à expédier en Syrie combattre auprès de milices terroristes. Des appels au djihad très lucratifs pour les comptes bancaires détenus par Ferjani à l’étranger, selon les médias.

Le journal tunisien Tanit Press a déclaré dans un rapport publié début 2020 que lorsque Ferjani était conseiller du ministre de la Justice dans le précédent gouvernement de la troïka, il avait joué un rôle de premier plan dans la libération des détenus lors de l’attaque de l’ambassade des Etats-Unis en Tunisie, en échange de sa sortie du pays pour aller combattre en Syrie.

Ferjani a réussi à envoyer des dizaines de recrues vers la Syrie à travers la Libye et la Turquie. La ville de Zarzis, située sur la côte orientale du sud de la Tunisie, a été le lieu de rencontre entre lui et Abdelhakim Belhaj, commandant libyen de la guerre civile libyenne de 2011 et chef du parti conservateur islamiste al-Watan, afin d’organiser le recrutement, le financement et la formation des milices armées.

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