Abir Moussi accuse le Qatar de financer les mouvements et partis extrémistes en Tunisie

La présidente du Parti constitutionnel libre tunisien Abir Moussi, a déclaré le 28 décembre dans une interview sur la chaîne privée (9), détenir des enregistrements audio et vidéo prouvant l’implication de personnalités connues dans le financement d’un réseau d’associations qu’elle a qualifié de “suspect”. Elle a exprimé sa consternation devant la persistance de la menace des Frères musulmans en Tunisie et le soutien qatari à un certain nombre d’associations suspectes.

Abir Moussi a indiqué qu’elle travaillait à purifier l’atmosphère politique d’un réseau d’associations qui regroupe les Frères musulmans d’une part, le théoricien de la pensée islamique Hamida al-Nifer d’autre part, et les progressistes “qui veulent trouver un nouveau consensus avec la Confrérie des Frères musulmans.”

Abir Moussi a accusé Hamida al-Nifer d’avoir tenté d’ouvrir les portes de la Tunisie au raz de marée iranien, et a indiqué avoir maintes fois écrit à la présidence du gouvernement à ce sujet mais qu’elle n’a jamais reçu de réponse.

Les accusations de Abir Moussi arrivent au milieu des efforts déployés par son Parti pour obtenir la fermeture de la branche de l’Union internationale des Oulémas (érudits) musulmans, que le Parti considère comme un vecteur d’idéologie extrémiste et obscurantiste.

La semaine dernière, le Parti constitutionnel libre a organisé un sit-in devant le siège de l’Union internationale des Oulémas musulmans dans la capitale pour exiger sa fermeture, tandis que des unités des forces de l’ordre étaient stationnées devant le siège de l’Union.

Abir Moussi a accusé les forces de sécurité et à leur tête le président Kais Saied, d’assurer une protection sécuritaire et politique à l’Union des Oulémas musulmans qu’elle qualifie d’organisation extrémiste.

La présidente du Parti constitutionnel libre a déclaré : “Cette association n’est pas une institution ou une organisation de développement, le sit-in ne perturbera pas son travail. C’est plutôt le repaire d’une idéologie extrémiste dont le but est de frapper la souveraineté tunisienne”, soulignant que son Parti continuera à se battre jusqu’à sa fermeture.

Dimanche, l’Union des Oulémas musulmans a appelé les autorités tunisiennes à protéger leurs bureaux, après que le Parti constitutionnel libre a annoncé la poursuite du sit-in devant son siège pour faire pression sur les autorités.

Le Parti constitutionnel libre, prolongement du Rassemblement constitutionnel démocratique dissous, a dominé le pouvoir en Tunisie pendant 23 ans sous le règne de feu l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, renversé par la révolution de janvier 2011. Il a effectué son premier sit-in ouvert devant le siège de l’Union des Oulémas musulmans en novembre 2020, puis à nouveau en mars 2021.

L’année dernière, la justice tunisienne a rejeté une plainte déposée par le Parti pour arrêter les activités de cette organisation dans le pays.

Abir Moussi appelle à l’ouverture d’une enquête sur le mode de financement de certaines institutions, notant qu’elles servent de couverture pour faciliter le financement du Mouvement islamiste tunisien Ennahda.

Au milieu des appels à dissoudre certains partis s’il est prouvé qu’ils ont reçu des fonds étrangers pour financer la dernière campagne électorale, la Cour des comptes a publié un rapport sur l’implication du Mouvement Ennahda, du Parti Tunisien Qalb Tounes et du mouvement politique Aïch Tounsi, dans des financements provenant de l’étranger, notamment du Qatar.

Plus tôt ce mois-ci, c’était sur Djawhara FM que Abir Moussi a lancé son appel : “Nizar Chaâri sert un agenda politique d’après 25 juillet et ses financements sont clairs et connus. Le financement étranger est permis pour les associations à condition qu’elles se contentent de faire de l’associatif sans toucher à la politique, mais ici l’intention politique est proclamée et ne fait aucun doute et donc il constitue un capital électoral en utilisant l’associatif.”

“Il n’est pas normal qu’on soit obligés de se conformer à des règles et à la loi, et que d’autres œuvrent dans le cadre d’associations qui leur facilitent le travail pour qu’en fin de compte on se retrouve face à face dans des élections, ce n’est pas acceptable. Le peuple n’est pas respecté, on lui sert des promesses et des slogans et on le trahit sans cesse !” a t-elle conclu.

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