Kemal Kılıçdaroğlu : Candidat potentiel pour défier Erdogan aux élections présidentielles turques

Kemal Kılıçdaroğlu, président général du Parti républicain du peuple, le plus grand parti d’opposition en Turquie, entend se présenter aux élections présidentielles de 2023 si l’alliance politique qu’il mène avec le Bon Parti dirigé par Meral Aksener accepte sa candidature.

L’annonce de Kılıçdaroğlu arrive à un moment où des fronts forts se forment contre le Parti de la justice et du développement (AKP), dirigé par le président Erdogan.

La formation de nouvelles alliances politiques est attendue, avec l’objectif commun d’isoler Erdogan, y compris parmi les anciennes figures du Parti de la justice et du développement, dont l’ancien Premier ministre et ancien dirigeant du parti Ahmet Davutoglu, et l’ancien ministre Ali Baba Jan, qui ont tous deux été les premiers chefs de file du parti au pouvoir et proches d’Erdogan avant leur retrait.

“Si la coalition l’accepte, je serai honoré de briguer le poste de président”, a déclaré Kilicdaroglu, cité par l’agence de presse Bloomberg, dans une interview télévisée diffusée hier soir, ajoutant que les dirigeants de la coalition n’avaient pas encore débattu de la question et qu’il ne pouvait pas prendre la décision de manière unilatérale.

Il a déclaré que la chef du Bon Parti (Iyi), Meral Aksener, serait un bon Premier ministre. Il a réitéré l’engagement de l’opposition à revenir au système parlementaire et à abolir le système présidentiel exécutif.

Le président turc est confronté à la concurrence féroce des candidats potentiels dont Kılıçdaroğlu et Ahmed Davutoglu, alors qu’il aborde les prochaines élections avec une popularité vacillante et un lot de crises politiques et économiques qui pourraient bien anéantir ses chances et celles de son parti.

Ces derniers mois, Kılıçdaroğlu a multiplié ses apparitions médiatiques et ses critiques à l’encontre du président turc, le tenant pour responsable de la crise économique et l’appelant explicitement à mettre un terme à sa politique monétaire et à laisser la banque centrale faire face de manière indépendante aux effondrements successifs de la monnaie locale.

Comme tous les chefs des partis d’opposition, il a mis l’accent sur la crise économique pour se présenter comme candidat potentiel à la succession d’Erdogan, bien avant d’annoncer son intention de se présenter à la présidentielle.

Il s’est engagé à plusieurs reprises à destituer Erdogan du pouvoir et a rappelé les élections municipale au cours desquelles son parti avait pris la direction de la mairie d’Istanbul, la plus grande ville turque avec le plus gros poids économique et démographique, notant que cette victoire avait ouvert la voie qui mènera à la destitution du président.

Dans une déclaration précédente, il avait également rassuré les partisans de l’AKP, affirmant que “les partisans d’Erdogan n’ont pas à craindre la victoire de l’opposition”. “Nous ne dirigerons pas le pays avec haine, colère et vengeance”, a t-il promis.

Il a également déclaré : “Nous arriverons au pouvoir avec nos amis et nous réorganiserons et réformerons le système corrompu actuel, et tous les dommages que ce système a causés, et avec nos amis, nous remplacerons tout ce que le pays a perdu”.

Les déclarations du chef du Parti républicain du peuple interviennent pendant que six partis d’opposition turcs œuvrant pour le retour à un système parlementaire renforcé sont déjà parvenus à un accord entre eux, à savoir le Parti républicain du peuple, le Parti du bien-être (RP), le Parti de l’avenir, le Parti de la Félicité (à tendance islamiste) et le Parti démocratique des peuples. Tous ont accepté de limiter les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, du président Erdogan.

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