Libye : Les tentatives suspectes de Khaled al-Michri pour entraver les élections libyennes

Les derniers mois écoulés ont été marqués par les efforts intenses de la confrérie des Frères musulmans pour entraver les élections libyennes prévues le 24 décembre 2021. Khaled al-Michri, Frère musulman président du Haut Conseil d’État, s’emploie avec acharnement à convaincre les puissances internationales et les Nations Unies de la nécessité de reporter les élections jusqu’à ce qu’un consensus soit atteint. Il a également laissé entendre que la Turquie et l’Italie ne soutiennent pas la tenue d’élections basées sur des lois pouvant conduire à diviser le pays.

Après les menaces et les intimidations, al-Michri s’est adressé au Conseil de sécurité pour dénoncer ce qu’il a qualifié de “violation de la Chambre des représentants et de la Commission électorale”, dans l’espoir d’obtenir une résolution destinée à perturber le processus des élections.

Al-Michri a également incité des terroristes à assiéger les institutions de l’État et à faire obstacle aux candidats potentiels en attaquant le siège de la Commission et en fermant les bureaux de vote, utilisant les fatwas d’al-Sadiq al-Ghariani, un prédicateur libyen qui encourage les milices armées de l’ouest du pays à prendre les armes pour entraver la tenue des élections, déclarant : “Nous allons recourir à un mouvement global de rejet des lois (réglementant les élections) à travers un sit-in devant le siège de la Commission, la mission des Nations Unies et le gouvernement.”

Moins de 24 heures après leur rencontre avec al-Michri à l’hôtel Radisson Blu Al Mahary de Tripoli, 22 chefs de la milice libyenne de l’ouest connue sous le nom “Opération Volcan de la colère”, ont publié une déclaration rejetant les lois qui régissent les prochaines élections présidentielles et législatives. Parmi eux figurent des éléments recherchés par le procureur général, comme Bachir Khalfallah, le chef de la milice al-Baqara, Mohammed al-Hissan, et Mohammed Bahroun al-Far. Il a également organisé des rencontres avec des milices à Tripoli, les exhortant à publier une déclaration similaire.

Sur instruction de Khaled al-Michri, des milices ont encerclé les centres électoraux de plusieurs villes depuis lundi dernier, forçant les employés à quitter leurs bureaux par la force des armes.

L’insistance des Frères musulmans à entraver tout processus politique trahit une influence populaire insignifiante. L’organisation est consciente que la Libye est devenue son dernier bastion depuis la chute effroyable des Frères musulmans égyptiens après la révolution du 30 juin 2013, le déclin du mouvement Ennahda en Tunisie, et la défaite écrasante du Parti de la justice et du développement au Maroc qui a remporté 13 sièges aux dernières élections législatives contre 125 sièges aux élections de 2016. La Confrérie a perdu la confiance du peuple libyen depuis qu’elle a ouvert les portes aux groupes armées et conclu certains accords avec des pays étrangers, dont l’accord de démarcation des frontières signé avec la Turquie début 2019, qui a permis à Ankara d’établir une base militaire et de contrôler les richesse des libyens.

Ces décisions ont provoqué le déséquilibre de la Confrérie aux niveaux politique et populaire, et l’érosion de sa légitimité, un revers qui s’est fortement fait sentir dans son échec aux élections locales début 2021 dans un grand nombre de villes, impliquant sa sortie de tout futur arrangement en Libye.

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