Israël retarde un projet massif de construction de nouvelles colonies à Jérusalem-Est

Aujourd’hui (lundi), le comité d’urbanisme israélien a reporté l’octroi de son approbation à un important projet construction de logements pour les juifs ultra-orthodoxe à Jérusalem-Est, un projet qui inquiète les États-Unis et les Palestiniens.

Le projet qui vise à construire jusqu’à 9 000 logements pour les colons juifs, a obtenu un accord de principe le mois dernier.

Cependant, le comité s’est réuni à nouveau et a pris la décision de suspendre le projet, invoquant la nécessité d’une étude environnementale, selon une déclaration de l’Administration israélienne de la planification. Aucun date n’a été proposée pour une discussion plus approfondie du sujet.

Les critiques soutiennent que les projets de Jérusalem-Est et de la ville palestinienne de Ramallah en Cisjordanie anéantiraient davantage les espoirs palestiniens d’un futur État.

Le lieu en question, connu des Israéliens sous le nom d’Atarot, abritait autrefois un aéroport. Le ministre de la Coopération régionale Issawi Frej (Meretz), qui a assisté à l’audience de lundi et s’est prononcé contre le projet et a proposé à la place réhabilitation de l’aéroport en tant qu’entreprise conjointe israélo-palestinienne.

“Nous pourrions construire un aéroport qui desservirait la zone métropolitaine de Jérusalem – y compris les 3 millions de Palestiniens qui ne peuvent pas se rendre à l’étranger, sauf via la Jordanie”, a t-il déclaré, ce à quoi Yaccov Halperin, un fonctionnaire de droite de la municipalité de Jérusalem, a répondu : “Les propos du ministre ne sont pas une réelle préoccupation pour le peuple d’Israël et les Juifs d’Israël, il est clair qu’il s’y oppose pour des raisons politiques.” “Ce quartier sera construit.”

De son côté, la ministre des Transports Merav Michaeli, a exprimé son soutien au projet de Issawi Frej, déclarant qu’elle “espère et croit que l’option de construire un aéroport à Atarot sera sérieusement considérée”.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a de son côté condamné ce nouveau plan de colonisation, le qualifiant de tentative d’achever la séparation de Jérusalem “de notre région palestinienne environnante”.

Le comité municipal de Jérusalem a donné son feu vert au projet le 24 novembre, ce qui a déclenché les spéculations des médias israéliens selon lesquelles le Premier ministre Naftali Bennett ralentirait l’octroi d’un accord définitif pour la mise en œuvre de ce projet, afin d’éviter un nouveau conflit avec Washington sur la question de la colonisation.

Israël a annexé la Cisjordanie et Jérusalem-Est lors de la guerre de 1967. Depuis, les Palestiniens aspirent à établir un État sur les terres de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, avec Jérusalem-Est comme capitale.

La plupart des puissances mondiales considèrent les colonies israéliennes dans les territoires occupés illégales et abusives, mais l’Etat d’Israël n’en démord pas, invoquant des liens historiques, bibliques et politiques avec la Cisjordanie et Jérusalem-Est.

Sans fournir de détails, un communiqué israélien a indiqué que le projet Atarot avait été discuté hier (dimanche), lors d’un entretien téléphonique entre le Premier ministre israélien Naftali Bennett et le secrétaire d’État américain Anthony Blinken.

Un porte-parole du département d’État a déclaré que Blinken a exhorté Israéliens et Palestiniens à s’abstenir de prendre des mesures unilatérales, notant que “le développement des activités de colonisation” pourrait saper tous les efforts visant à négocier une solution à deux États pour mettre fin au conflit.

le ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid, a assuré que le gouvernement mettra en place une politique pour la zone d’Atarot qui ne ménera pas à une crise diplomatique.

“Nous ferons en sorte que cela ne se transforme pas en une confrontation avec l’administration américaine”, a t-il déclaré.

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