Après le démantèlement de 12 cellules terroristes, un retour de bâton inquiète la Tunisie

Le ministère tunisien de l’Intérieur a révélé une tentative d’effraction de son siège de la rue Habib Bourguiba dans le centre de la capitale, par un individu en possession d’une arme blanche.

Le ministère de l’Intérieur a déclaré que l’incident, qui s’est produit vendredi 26 novembre, a été perpétré par un terroriste de 29 ans affilié à l’Etat islamique. Il a été surpris puis arrêté par les forces de sécurité.

Pas moins de douze cellules terroristes ont été démantelées au cours du mois de novembre 2021, certaines affiliées à l’Etat islamique, d’autres à al-Qaida. Le pays s’interroge à présent sur le rapport entre ces entités et la réalité politique des partis concernés, portés par le Mouvement islamiste Ennahda (Branche de la Confrérie des Frères musulmans en Tunisie).

Les activités de l’Etat islamique et d’al-Qaida en Tunisie représentent un sérieux danger pour toute la région, sous forme d’un nouvel espace pour l’expansion du terrorisme dans le Sahel africain, que même les grandes puissances militaires européennes n’ont pas réussi à neutraliser.

Il est difficile de distinguer les récents évènements en Tunisie des nouvelles conditions imposées par le président tunisien Kais Saied le 25 juillet dernier, et qui ont marginalisé certains partis politiques, comme le parti Ennahda des Frères musulmans, qui représentait la première force politique en Tunisie avant le 25 juillet.

À la suite de ces décisions qui ont renversé le gouvernement d’Hisham al-Mashishi et gelé les activités du parlement dans lequel Ennahda représentait la majorité, la plupart des analyses politiques ont prédit un retour de violence de la part des partisans du parti islamiste déchu.

Contre toute attente, Ennahda a choisi de simuler la retenue, ce qui lui a valu les critiques des Frères musulmans égyptiens et autres, qui s’attendaient à voir le Mouvement exprimer sa colère.

Toutefois, le carte de la violence n’est pas écartée des prévisions. La position d’Ennahda ne signifie pas une renonciation à l’action armée, comme en témoignent les récents troubles observés en Tunisie au cours du mois de novembre 2021.

C’est l’avis de l’écrivain tunisien Mourad Ben Ammar, qui a déclaré au journal “al-Mardjie” que les derniers incidents violents ne peuvent pas totalement être étrangers au Mouvement Ennahda et à d’autres partis à l’idéologie extrémiste, touchés par la nouvelle réalité politique imposée par Kais Saied.

Il a souligné que les intérêts d’Ennahda, de l’Etat islamique et d’al-Qaïda ont trouvé un consensus dans la situation politique actuelle, le premier cherchant à confondre les services de sécurité et le président tunisien, tandis que les deux autres cherchent à asseoir leur présence dans le pays.

L’écrivain a indiqué que le travail de ces organisations en Tunisie n’a jamais cessé, mais que cette période connaît un essor particulier grâce à l’apport financier fourni par Ennahda  pour aider ces organisations à se déplacer de manière intensive et à perturber l’État tunisien, tout en restant au dessus de tout soupçon.

Mourad Ben Ammar s’attend à une hausse des opérations terroristes au cours de la période à venir, et a remis en cause les méthodes de l’Etat pour y faire face.

Il estime que le président Kais Saied doit faire preuve de plus de rigueur dans ses décisions d’étouffer ces tentatives avant qu’elles n’échappent à tout contrôle, notant que le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a réussi avec des politiques fermes, à éliminer toute opportunité de menacer la sécurité du pays.

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