Le président libanais en visite à Doha pour solliciter l’aide des Qataris pendant que la contestation s’amplifie

Avec le déclenchement de nouvelles manifestations et la fermeture des grands axes routiers, notamment à Beyrouth, le président libanais Michel Aoun a appelé lundi le Qatar à aider son pays lors de sa visite à Doha.

La visite d’Aoun est la première d’un haut responsable libanais depuis la formation du gouvernement de Najib Mikati, et la crise diplomatique qui a éclaté entre le Liban et les pays du Golfe fin octobre, suite aux déclarations du ministre libanais de l’Information George Kordahi, sur la guerre au Yémen.

Aoun est arrivé lundi au Qatar sur invitation du Cheikh Tamim à participer à l’ouverture de la Coupe arabe de football qui débutera mardi, selon un communiqué du gouvernement libanais.

Sans préciser la durée de la visite, le communiqué a indiqué que le président Aoun discutera avec l’émir du Qatar “des moyens de renforcer et de développer les relations bilatérales entre les deux pays frères dans tous les domaines, et de travailler à l’activation du Haut comité conjoint libano-qatari”.

“Je vais appeler le prince Tamim à investir directement au Liban, d’autant que la terre est actuellement fertile”, a déclaré lundi Aoun dans une interview à un journal qatari.

Michel Aoun semble placer beaucoup d’espoir dans l’intervention du Qatar pour régler la crise avec les pays du Golfe, la position de Doha étant différente de celles de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, de Bahreïn et du Koweït, qui ont annoncé un boycott contre le Liban en raison de l’hégémonie du Hezbollah pro-iranien sur les institutions dirigeantes.

Le Qatar, qui entretient de bonnes relations avec l’Iran, a déjà proposé sa médiation dans la crise interne du Liban et dans le conflit qui l’oppose aux pays du Golfe.

Lundi, des manifestants ont bloqué d’importants axes routiers dans de nombreuses régions du Liban pour protester contre la détérioration des conditions de vie et l’effondrement de la monnaie locale. Des poubelles, des pierres et différents obstacles ont été placés sur les routes, notamment celles qui mènent à Beyrouth.

Dans la ville de Tripoli (nord), des manifestants ont bloqué plusieurs rues principales et secondaires avec des pneus en feu et des véhicules stationnés au milieu de la route.

L’armée a été massivement déployée dans les rues de Tripoli, ou de nombreuses écoles ont fermé pour préserver la sécurité des enfants.

Les routes principales de la ville de Sidon (sud), ont également été bloquées pour protester contre les conditions de vie et les incessantes coupures de courant.

A Bekaa (est), le centre de contrôle de la circulation de la police a signalé sur Twitter un certain nombre de routes coupées dans la ville de Zahlé et Chtaura en signe de protestation contre la hausse des prix.

La livre libanaise a enregistré une baisse supplémentaire cette semaine. Le taux de change d’un dollar américain a atteint 25 000 livres sur le marché parallèle, alors que son cours officiel est de 1 515 livres.

Depuis plus de deux ans, le Liban est en proie à une grave crise économique, classée par la Banque mondiale comme l’une des trois pires crises économiques au monde, ayant entraîné un crash financier retentissant et une sensible augmentation de la pauvreté et du taux de chômage.

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