Joe Biden et Xi Jinping discuteront de la gestion de la concurrence entre leurs deux pays

Le président américain Joe Biden et son homologue chinois Xi Jinping, tiendront lundi une visioconférence, la troisième entre les deux chefs d’État, dans un contexte de divergences croissantes entre Washington et Pékin, tous deux catégoriques dans leurs positions sur Taïwan, le commerce ou les droits de l’homme, selon l’Agence France Presse.

Confirmant une information qui circule dans la presse depuis quelques jours, la Maison Blanche a indiqué hier (vendredi), que la réunion virtuelle entre Biden et Jinping aura lieu lundi 15 novembre.

La porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a pour sa part annoncé que les deux présidents “discuteront des moyens de gérer la concurrence entre les deux pays de façon responsable, et de la manière de coopérer lorsque leurs intérêts se croisent”.

Jen Psaki a affirmé que Biden sera “clair et franc sur les inquiétudes” des États-Unis concernant la Chine, dont le président est souvent dépeint comme le dirigeant chinois le plus puissant depuis Mao Zedong.

Xi Jinping continue de consolider son pouvoir, comme en témoigne l’adoption par le Parti communiste chinois, jeudi, d’un texte à la gloire du président à l’occasion du centenaire de la fondation du Parti.

Le texte stipule que la “pensée” de l’homme fort de Pékin est le joyau de la “culture et de l’esprit chinois”, et appelle “l’ensemble du Parti, de l’armée et du peuple à s’unir plus étroitement autour du Comité central dont le cœur est Xi Jinping”.

Les présidents américain et chinois se sont déjà entretenus deux fois par téléphone depuis l’investiture de Joe Biden. Le président américain n’a jamais caché son désir de rencontrer le président chinois en personne, et a même critiqué son absence des sommets du G20 et de la COP26.

Biden se contentera d’une rencontre virtuelle avec Xi Jinping qui n’a pas quitté la Chine depuis près de deux ans en raison de la crise sanitaire.

Le président américain rejette l’expression “guerre froide” et lui préfère “concurrence” ou “confrontation” avec la Chine.
Biden a fait de la concurrence avec Pékin l’axe principal de sa politique étrangère. Les relations entre les deux plus grandes économies du monde se sont détériorées ces derniers temps en raison de la politique commerciale, de la question des droits de l’homme et des ambitions régionales de la Chine, qui ont poussé Biden à renforcer ses alliances en Asie.

Le dernier désaccord en date concerne le sort de Taïwan.

Après les déclarations de Joe Biden selon lesquelles les États-Unis seraient prêts à intervenir si la Chine attaquait l’île, les diplomates américains sont revenus à une attitude plus mesurée, redoublant d’avertissements et soulignant leur volonté de “dissuader” Pékin de toute intervention militaire.

Dans ce climat de tension, l’entretien de lundi se déroulera conformément à la volonté de Washington de garder les “canaux de communication” ouverts au plus haut niveau, en raison des derniers contacts au niveau ministériel qui ne se sont pas toujours bien passés.

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi et son homologue américain Anthony Blinken, ont eu des entretiens téléphoniques samedi en vue de préparer la réunion du 15 novembre.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué que Wang avait déclaré à son homologue américain que “les deux parties devraient se retrouver à mi-chemin”, et que Washington devrait cesser d’envoyer de “faux signaux” sur la situation à Taiwan.

Côté américain, Jane Psaki a déclaré vendredi que la Maison Blanche tenait beaucoup à établir une “relation de président à président”, “non pas parce que nous recherchons des résultats ou des mesures concrètes”, mais plutôt pour “fixer les règles de la concurrence”. Elle a souligné que la “concurrence acharnée” dans les relations bilatérales nécessite “des efforts diplomatiques intenses”, et a ajouté que “le président ne reculera certainement pas devant les questions qui le préoccupent”.

Jen Psaki a précisé que parmi ces questions, figurait l’origine du Covid-19 qui “reste une source de préoccupation” pour Biden.

Un rapport du renseignement américain publié le mois dernier avait indiqué que les recherches américaines pourraient ne pas être en mesure d’obtenir des résultats concluants sur l’origine du virus.

Washington a évoqué la nécessité de coopérer avec son adversaire chinois lorsque cela est possible. Par exemple, dans une déclaration conjointe cette semaine, les deux pays qui sont les deux plus gros émetteurs de gaz à effet de serre au monde, ont promis de continuer à lutter contre ce phénomène.

Vendredi, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a déclaré : “Notre relation avec la Chine est l’une des plus importantes et des plus complexes.”

“Il y a différentes dimensions : coopération, compétition et confrontation, et nous travaillerons sur ces trois aspects simultanément”, a-t-il ajouté, saluant la Chine pour ses “quelques progrès” sur les questions liées au climat.

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