Irak : Les milices iraniennes continuent de monter la rue contre al-Kadhimi

Les partis chiites qui ont perdu aux récentes élections législatives ont organisé une nouvelle manifestation devant la Zone verte et se préparent à un nouveau sit-in, après que la Haute Commission électorale a terminé le recomptage des votes et constaté qu’ils correspondent aux résultats préliminaires.

Les milices et partis chiites irakiens continuent de mener leur campagne d’accusation et d’incitation contre le Premier ministre irakien Mustafa al-Kadhimi, qui a été victime il y a quelques jours d’une tentative de meurtre ratée avec un drone piégé lancé sur sa résidence. La colère des manifestants soutenant ces milices et ces partis s’est à nouveau exprimée aujourd’hui 12 novembre, exigeant un procès contre le Premier ministre et dénonçant ce qu’ils estiment être une “fraude” aux élections législatives anticipées.

Environ deux mille partisans de la Mobilisation populaire ont manifesté face à l’une des portes de la Zone verte fortifiée dans le centre de la capitale irakienne, Bagdad, pour protester contre la “falsification” des élections anticipées qui ont été tenue il y a plus d’un mois.

Au milieu d’un déploiement massif des forces de l’ordre, les manifestants ont brandi des banderoles portant le slogan de la Mobilisation populaire, une coalition militaire de milices chiites pro-iraniennes qui se sont affiliées aux forces gouvernementales, et des photos de manifestants, qui selon eux, ont été tués lors des affrontements survenus la semaine dernière sur les mêmes lieux.

En plus des drapeaux irakiens, ils portaient également des banderoles portant leurs revendications, comme la condamnation de Mustafa al-Kadhimi, de la Haute Commission électorale et des tueurs de manifestants, ainsi que l’annulation des résultats des élections.

Les manifestants ont installé leurs tentes devant une porte de la Zone verte en vue de poursuivre leur sit-in commencé il y a environ une semaine, tandis que d’autres campent depuis près de quatre semaines devant une deuxième porte de cette enceinte fortifiée.

Le sit-in de la semaine dernière s’est terminé en confrontations avec les forces de sécurité, lorsque des manifestants ont tenté de prendre d’assaut la Zone verte qui abrite le siège du gouvernement, la Haute Commission électorale et les ambassades étrangères, dont celle des Etats-Unis.

Selon une source de la sécurité, un manifestant a été abattu et 125 autres ont été blessés, “la plupart étant des membres des forces de sécurité”, selon le ministère de la Santé, tandis qu’une source des brigades du Hezbollah, l’une des milice de la Mobilisation populaire, a déclaré qu’au moins deux manifestants avaient été tués.

Dès le lendemain, le Premier ministre irakien a échappé à une “tentative d’assassinat ratée” au “drone piégé ” visant sa résidence à Bagdad. Selon les autorités, aucune partie n’a revendiqué l’attentat et les enquêtes sont toujours en cours.
Cette escalade de violence s’est intensifiée alors que la Haute Commission électorale a terminé lundi le recomptage des votes suite aux recours qui lui ont été soumis, sans constater de fraude. Les résultats finaux seront approuvés dans les prochains jours, mais il y a peu de chance qu’ils soient très différents des résultats initiaux.

Les résultats préliminaires indiquent que le mouvement “sadriste” dirigé par le religieux chiite Muqtada al-Sadr, a remporté plus de 70 sièges et disposera donc à nouveau du plus grand bloc au Parlement, mais sans avoir la majorité. En revanche, l’Alliance “al-Fateh” qui représente la Mobilisation populaire, a perdu environ un tiers de ses sièges.

La désignation d’un Premier ministre et la formation d’alliances politiques au sein du nouveau parlement peuvent prendre du temps, en attendant, des négociations sont en cours entre différentes forces politiques dans le but de réduire l’escalade de violence qui durent depuis de nombreuses semaines.

Déjà, après les évènements du 2 octobre, le quotidien irakien “al-Zaman” avait indiqué : “Beaucoup de hauts fonctionnaires ou de professeurs d’université se défont de leurs costumes et cravates quand ils doivent se déplacer, de peur d’être pris pour des ministres et d’être la cible de la colère ambiante (…) Les blindés ont massivement fait leur apparition, et la fameuse zone verte est cerclée de militaires.”

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