Dans sa chasse aux Frères musulmans, la Tunisie décide de purger ses ambassades à l’étranger

Au moment où les autorités tunisiennes s’acharnent à éliminer du pays les traces de la Confrérie des Frères musulmans, les journaux tunisiens ont publié de nouvelles informations selon lesquelles la Tunisie aurait lancé une campagne de purge à l’étranger pour exclure les membres de la Confrérie des ambassades tunisiennes.

Selon le site tunisien “La voix des deux rives”, des sources sécuritaires concordantes ont confirmé le lancement d’une vaste campagne de purge qui consiste à relever de leurs fonctions un certain nombre d’administrateurs de la sécurité opérant dans les ambassades tunisiennes à l’étranger.

Ces mêmes sources ont indiqué que les éléments visés avaient été mis en place par Hisham al-Mashishi et le Mouvement Ennahda à la fin du premier semestre 2021.

Elles ont également confirmé que, Abdelkader Ben Farhat, l’ancien directeur de la police judiciaire et chargé de la sécurité à l’ambassade de Tunisie au Canada, figure en tête de liste des superviseurs de la sécurité dont le renvoi a été décidé, de même que pour ses confrères des ambassades tunisiennes en France, en Espagne, en Italie, en Allemagne et dans d’autres pays.

En parallèle, la Tunisie s’emploie à se débarrasser des éléments œuvrant à l’étranger en faveur du mouvement islamiste Ennahda, dont l’ancien président tunisien, Moncef Marzouki, qui a fait l’objet d’une citation à comparaître, sur fond de déclarations incitatives contre la Tunisie ayant causé le report du sommet francophone qui devait se tenir en Tunisie.

En octobre 2021, Marzouki avait dirigé une manifestation en France dans laquelle il avait exhorté le gouvernement français à ne pas cautionner ce qu’il a qualifié de “coup d’Etat” en Tunisie. Quelques heures plus tard, il a été décidé de reporter le sommet initialement prévu début novembre 2021.

La Tunisie semble opérer selon un plan qui vise à éliminer toute présence “frériste” dans la société tunisienne, la dernière mesure en date dans ce sens a été la décision prise par le ministère tunisien des Affaires religieuses le 27 octobre 2021, d’annuler tous ses accords avec le Centre pour l’islam et la démocratie dirigé par le leader des Frères musulmans Radwan al-Masmoudi, et l’Union des savants musulmans, dirigée par le Frère musulman égyptien, Youssef al-Qaradawi.

Conformément à ces accords, le ministère des Affaires religieuses confiait à l’Union d’al-Qaradawi la mission de former ses imams, ce qui a donné naissance à des milliers d’extrémistes tunisiens ayant rejoint les zones de conflit dans le contexe du djihad armé.

En outre, les autorités tunisiennes font face à des attaques systématiques de l’organisation internationale des Frères musulmans qui pointe du doigt une nouvelle Tunisie prise en otage par un régime putschiste.

Alors que ce discours trouve une résonance relative parmi les politiciens, Kais Saied est largement accepté par les tunisiens et sa côte de popularité est en constante augmentation selon les sondages d’opinion.

Le président tunisien a gagné l’estime des citoyens lorsqu’il a pris, le 25 juillet 2021, les mesures exceptionnelles qui ont éloigné le mouvement Ennahda de la scène politique, et contribué à remettre la Tunisie sur la voie constitutionnelle et électorale.

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