Nouvelle manifestation des partisans pro-iraniens à Bagdad

Des centaines de personnes ont participé à une manifestation aujourd’hui (samedi) près de l’une des portes de la zone verte fortifiée de Bagdad, pour protester contre les résultats des élections législatives anticipées et les forces de sécurité.

Dans le calme, les manifestants ont brandi des banderoles portant le slogan “Non, non à la fraude” et des photos de responsables de la sécurité avec l’inscription “criminel de guerre” sur chacune d’entre elles, selon des journalistes de l’AFP. Ils ont installé des tentes dans le jardin parallèle à l’une des quatre portes de la Zone verte en prévision d’un nouveau sit-in, pendant que les forces de sécurité se déployaient sur place.

Les manifestants ont dénoncé un “truquage” qui aurait entaché les élections législatives anticipées, et ont réclamé un décompte complet des voix, après que l’Alliance Al-Fatah, qui représente les Unités de mobilisation populaire (milices chiites), a enregistré une baisse significative, selon les résultats préliminaires.

Cependant, les résultats officiels des élections qui ont eu lieu le 10 octobre n’ont pas encore été publiés, la Haute Commission électorale étant encore dans la phase finale du recomptage des voix sur la base des recours qui lui ont été soumis.

Les revendications ont commencé il y a environ deux semaines par un sit-in à l’une des portes de la zone verte, mais hier soir (vendredi), elles se sont transformées en affrontement contre les forces de sécurité, lorsque des manifestants ont tenté de prendre d’assaut les portes de la zone verte derrière lesquelles se trouve le siège du gouvernement, la Haute Commission électorale et les ambassades étrangères, dont celle des États-Unis.

Selon une source de sécurité, un manifestant a été abattu à la suite de ces affrontements et 125 autres ont été blessés, “la plupart sont des membres de la sécurité”, a précisé le ministère de la Santé. Sur les sites Internet proches des factions pro-iraniennes, des informations ont circulé selon lesquelles des balles réelles ont été tirées sur les manifestants, accusant le Premier ministre Mustafa Al-Kazimi et les responsables de la sécurité de la détérioration de la situation.

Dans une interview à l’Agence France-Presse, le chef du Centre de la Pensée politique, Ihsan Al-Shammari, a attribué cette escalade au fait que les forces fidèles à l’Iran “cherchent à adopter la politique de la mauvaise foi pour obtenir plus d’avantages” en formant le prochain gouvernement.

Dans un pays où Téhéran et Washington confrontent leurs influences, les élections ont abouti à un parlement fragmenté, rendant possibles plusieurs scénarios. Les analystes suggèrent un consensus entre les forces chiites les plus puissantes et l’arrivée d’un candidat consensuel au poste de Premier ministre.

Le mouvement sadriste, dirigé par le religieux chiite Muqtada Al-Sadr, a remporté plus de 70 sièges, selon les résultats préliminaires, il aura donc, une nouvelle fois, le plus grand bloc au Parlement, mais n’aura pas la majorité.

Des négociations sont actuellement en cours entre les différentes forces politiques. La désignation d’un Premier ministre et la formation d’alliances politiques au sein du nouveau parlement pourraient prendre du temps.

Au milieu des appels au calme, le département médiatique du ministère de l’Intérieur a annoncé que le Premier ministre Mustafa Al-Kazimi “avait ordonné la formation d’un haut comité d’enquête qui inclut la sécurité des Unités de Mobilisation populaire”.

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