Liban : 4 morts et 20 blessés par balle lors d’une manifestation contre le juge d’instruction chargé de l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth

Une fusillade a fait quatre morts et au moins vingt blessés aujourd’hui, 14 octobre, lors d’une manifestation des partisans du “Hezbollah » et du mouvement “Amal” contre l’enquêteur judiciaire chargé de l’affaire de l’explosion du port de Beyrouth.

Ces derniers jours, le juge Tariq Bitar a été la cible d’une campagne de pression menée par le “Hezbollah” qui s’oppose à la convocation par le juge d’anciens ministres et du personnel de sécurité afin d’être interrogés dans le cadre des enquêtes dont il est chargé.

Le rond-point d’al-Tayouneh, situé à quelques dizaines de mètres du Palais de Justice où se trouve le bureau de Tariq Bitar, s’est transformé en véritable scène de guerre. Des fusillades et des tirs d’obus ont été lancés et des tireurs d’élite se sont rapidement déployés sur les toits des immeubles, malgré la présence des unités militaires dans la zone qui était l’une des lignes de contact pendant la guerre civile (1975 – 1990).

La fusillade a brusquement commencé alors que des dizaines de manifestants, partisans du Hezbollah et du mouvement Amal, se rassemblaient devant le palais de justice.

L’Agence nationale officielle a annoncé 4 décès, et la Croix-Rouge libanaise une vingtaine de blessés, transférés vers plusieurs hôpitaux de la région.

Maryam Hassan, la directrice du service d’urgences de l’hôpital al-Sahel de la banlieue sud de Beyrouth, a déclaré à l’AFP : “Nous avons un mort touché à la tête et un autre au cœur”. L’hôpital a également reçu au moins 12 blessés.

Les correspondants de l’AFP dans la région ont entendu des tirs abondants de balles et d’obus. Un photographe de l’AFP a vu une épaisse fumée noire s’élever de la zone de Tayouneh.

Les médias locaux ont diffusé en direct des scènes d’hommes armés tirant dans les rues et depuis les toits de bâtiments abandonnés.

L’armée libanaise a appelé les civils à évacuer les rues et a déclaré que “pendant que les manifestants se dirigeaient vers la zone d’Adliya, ils ont été exposés à des rafales de balles dans la zone de Tayouneh – Badaro” et que “l’armée s’est précipitée pour boucler la zone et se déployer dans ses quartiers”.

L’armée n’a pas donné d’informations sur les auteurs de la fusillade.

Dans une déclaration commune, le “Hezbollah” et le Mouvement “Amal” ont accusé des “groupes armés et organisés” d’avoir agressé leurs partisans, en chemin pour rejoindre un rassemblement devant le Palais de justice. Les deux parties ont déclaré que “lorsque les manifestants ont atteint la zone de Tayouneh, ils ont été exposées à des tirs ciblés de tireurs d’élite, suivis de rafales intenses”. Elles ont estimé que l’attaque visait à “entraîner le pays dans un conflit intentionnel”.

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