L’Etat islamique s’étend en Afrique centrale et frappe l’Ouganda

Le 8 octobre 2021, l’Etat islamique a revendiqué une attaque terroriste en Ouganda qui a visé un poste de police dans le district de Kampala. C’est la première fois qu’un incident de ce type est opéré par l’Etat islamique en Ouganda.

L’attentat perpétré par l’EI est une déclaration implicite de sa présence dans le pays dans le cadre de son expansion dans la région de l’Afrique centrale ou se situe l’Ouganda, qui partage des frontières avec la République démocratique du Congo et le Kenya touché par la déferlante terroriste.

Contrairement aux médias du pays qui n’ont porté que peu d’attention à l’incident, l’Etat islamique a célébré dans les médias sa capacité à atteindre les services de sécurité en Ouganda.

Avant son assassinat en 2019, le fondateur de l’organisation, Abou Bakr al-Baghdadi, était apparu dans une vidéo ou il étudiait un dossier intitulé “Centre Afrique”, encourageant les éléments de l’organisation à s’étendre dans la région et à y mener des attentats. Depuis, l’Etat islamique a mené des opérations au Mozambique, en République démocratique du Congo et en République centrafricaine, profitant du chaos politique et des conflits sectaires qui fragilisent ces pays.

La récente opération de l’Etat islamique en Ouganda a démontré sa capacité à s’infiltrer dans la région et à menacer la sécurité de l’Afrique centrale, une région réputée pour ses richesses minérales comme le diamant, l’or et le cobalt.

Quant au Mozambique, il dispose d’énormes quantités de gaz dont il n’a pas pu profiter jusqu’à présent en raison du contrôle exercé par l’organisation terroriste sur les zones d’extraction au nord de Cabo Delgao.

Sans surprise, le schéma de l’expansion des groupes terroristes s’articule autour de régions riches secouées par des conflits internes. Cette expansion implique des tensions futures qui peuvent survenir sur les passages internationaux situés à proximité des bastions de Daech en Afrique centrale. Les conflits internationaux que la situation sécuritaire du pays est susceptible de provoquer peuvent également alourdir le fardeau de la population locale et l’exposer à des déplacements forcés, et doubler la pression sur les pays voisins.

En Ouganda, il existe des courants fidèles à la République iranienne des mollahs dont l’approche jurisprudentielle du chiisme se répand dans le pays. Avec l’expansion de Daesh, l’Ouganda est encore plus exposé aux rivalités sectaires et idéologiques qui alourdissent la charge sécuritaire, et dispersent les efforts des forces militaires déjà épuisées par les conflits internes.

Ali Bakr, chercheur spécialisé dans les courants extrémistes au Centre Al-Ahram des études politiques et stratégiques, estime que la fragilité sécuritaire et les conflits politiques font partie des facteurs les plus importants motivant la propagation du terrorisme dans cette région.

Il a ajouté dans une déclaration au journal “La Référence”, que le développement de l’Etat islamique dans le centre du continent s’inscrit dans sa compétition avec al-Qaïda pour acquérir le plus grand nombre de territoires en Afrique, ce qui risque d’enflammer la région et de favoriser l’implantation de l’organisation dans les pays voisins.

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