Une “chambre secrète” a révélé un plan destiné à resusciter la Confrérie des Frères musulmans en Egypte

Les forces de sécurité égyptiennes ne ménagent aucun effort pour faire la lumière sur l’économie souterraine des Frères musulmans et contrecarrer leurs tentatives de resusciter la Confrérie à travers les institutions responsables des transferts d’argent vers les dirigeants. Jeudi 30 septembre 2021, le ministère égyptien de l’Intérieur a annoncé la saisie d’un logement appartenant à Yahya Mahran, situé dans une banlieue résidentielle du gouvernorat de Gizeh et abritant une pièce secrète utilisée comme coffre-fort pour dissimuler de l’argent.

Selon un communiqué officiel du ministère de l’Intérieur, des enquêtes préliminaires ont révélé que “le Frère Yahya Mahran” a joué un rôle de premier plan dans ce projet en tant que collaborateur principal du chef emprisonné Safwan Thabet. Ce dernier a désigné Mahran pour administrer les transferts et la dissimulation des fonds de l’organisation et investir ses revenus au profit des activités du groupe terroriste, dans une tentative de contourner les procédures légales imposées aux entités économiques affiliées à la Confrérie.

A l’issue de la perquisition de l’appartement de Yahya Mahran, l’accusé a été inculpé pour plusieurs crimes visant à troubler la sécurité du pays et à porter atteinte à ses fondements économiques, ainsi que pour avoir organisé avec les dirigeants de la Confrérie ayant fui à l’étranger, plusieurs réunions au cours desquelles ils ont convenu d’élaborer un plan pour préserver les sources de financement de l’organisation à l’extérieur du pays, et perturber la stabilité du taux de change du dollar dans le but d’anéantir les efforts déployés par l’État pour atteindre une certaine stabilité économique.

Mahran fait face à plusieurs chefs d’inculpation, notamment la mise à disposition de fonds pour attaquer les forces armées et la police ainsi que leurs installations et équipements publics, la mise en péril de l’économie nationale du pays en finançant des activités illégales et en injectant de l’argent sur les comptes des dirigeants du groupe, et la mise à disposition d’une main d’oeuvre d’une valeur de plusieurs millions de livres égyptiennes.

Selon le chercheur Amr Farouk, spécialiste des affaires liées aux courants islamiques, l’implication des hommes d’affaires appartenant au groupe dans le blanchiment d’argent pour soutenir la Fraternité et son projet de cibler les autorités, s’appuie sur la théorie des “représailles” proposée par le théoricien des Frères musulmans, Sayed Qutb, dans laquelle il légitime la destruction des institutions de l’État pour se faire justice.

Dans une déclaration au journal “La Référence”, Amr Farouk a souligné que les dossiers liés aux sources de financement cachées de la Confrérie ont commencé à tomber entre les mains des autorités égyptiennes après l’arrestation en août 2020 du leader Mahmoud Ezzat, le véritable contrôleur des finances et des rouages administratifs de l’organisation.

Le chercheur a ajouté que les institutions du groupe représentent les principaux piliers sur lesquels il repose pour financer ses opérations, et selon le livre “L’économie de la Confrérie en Egypte et dans le monde”, elles sont à l’origine des profits internes en Egypte, émanant des domaines du commerce, de l’éducation, de la santé et de bien d’autres secteurs.

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