La France appelle la Chine à exhorter l’Iran à reprendre les négociations sur le nucléaire

La France a demandé à la Chine d’exhorter l’Iran à reprendre rapidement les pourparlers de Vienne qui visent à relancer l’accord sur le programme nucléaire iranien, a annoncé aujourd’hui (jeudi) le ministère français des Affaires étrangères.

“Nous comptons sur la Chine pour utiliser les arguments les plus convaincants dans son propre dialogue avec Téhéran”, a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, lors d’une visioconférence organisée par l’Agence France-Presse.

En réponse à une question sur l’efficacité du rôle de la Chine auprès de Téhéran, Anne-Claire Legendre a estimé qu’un “retour sans délai” à la table des négociations suspendues depuis juin dernier, est “la seule voie conforme à notre intérêt collectif”.

“La France, ses partenaires E3 (Allemagne, Royaume-Uni), ses autres partenaires du JCPOA (Russie, Chine) et les États-Unis sont unis pour appeler l’Iran à revenir sans délai aux négociations de Vienne en vue de conclure rapidement les négociations”, a ajouté la diplomate.

Après des années de tensions et d’apres négociations, l’Iran et 6 grandes puissances (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine, Allemagne), sont parvenues en 2015 à un accord sur le programme nucléaire iranien. L’accord a permis de lever plusieurs sanctions imposées à l’Iran, en échange de la restriction de ses activités nucléaires et de la garantie du caractère pacifique de son programme.

Toutefois, les effets de l’accord sont devenus caducs depuis que les États-Unis ont décidé de s’en retirer unilatéralement en 2018 sous l’administration de l’ancien président Donald Trump, qui a réimposé des sanctions sévères à Téhéran. Environ un an après le retrait américain, l’Iran a progressivement abandonné la plupart de ses engagements prévus dans l’accord.

Les Etats encore membres de l’accord ont entamé cette année des pourparlers à Vienne avec la participation indirecte des Etats-Unis, pour tenter de relancer l’accord de 2015, après que le nouveau président américain Joe Biden a exprimé sa volonté d’y réintégrer son pays.

Les parties concernées ont tenu 6 sessions de pourparlers entre avril et juin dernier. Aucune date de reprise n’a été fixée.

Après que Biden a officiellement pris ses fonctions à la Maison Blanche en début d’année, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, a souligné que le retour de son pays aux pourparlers nécessiterait moins de temps qu’il n’en faut à Washington pour s’asseoir à la table des négociations.

Le premier cycle des pourparlers de Vienne a été lancé le 6 avril, soit 77 jours après la prise de fonction officielle de Biden le 20 janvier.

A cet égard, Khatibzadeh a rappelé qu’une cinquantaine de jours seulement se sont écoulés depuis que le nouveau président iranien, Ebrahim Raisi, a pris ses fonctions.

Après sa victoire aux élections de juin, l’ultra-conservateur radical Ebrahim Raisi a prêté serment devant le Parlement le 5 août, succédant au modéré Hassan Rouhani qui était au pouvoir lors de la signature de l’accord de Vienne en 2015.

Le gouvernement du nouveau président iranien a gagné la confiance du Conseil de la Choura le 25 août.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hussein Amir Abdollahian, a affirmé la semaine dernière que les pourparlers reprendraient “très bientôt”. Cependant, Washington a exprimé des doutes sur l’imminence du retour de Téhéran aux négociations, affirmant qu’il n’avait reçu “aucune indication claire” à ce sujet.

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