Le Soudan déjoue une nouvelle tentative de coup d’État

Mardi, la télévision d’Etat soudanaise a annoncé une “tentative de coup d’Etat ratée”, appelant la population à la “confronter”. Les médias n’ont pas immédiatement précisé qui en est l’instigateur.

En parallèle, un haut responsable militaire soudanais a déclaré qu’un groupe d’insurgés avait tenté de prendre le contrôle du pays.

Le membre du Conseil de souveraineté, Mohamed Al-Faki Suleiman, a appelé les citoyens à faire face à cette tentative de coup d’État dans une publication sur sa page Facebook : “Levez-vous pour défendre votre pays et protéger la transition démocratique.”

“L’armée négocie actuellement avec les unités militaires du Corps des blindés de la région d’al-Shagara, au sud de Khartoum, qui ont participé au coup d’État, pour une reddition sans résistance afin d’éviter le recours à la force”, a ajouté al-Faki.

Un responsable militaire a annoncé l’arrestation de 40 officiers impliqués dans le coup d’État. Il sont actuellement interrogés.

À leur tour, les forces armées soudanaises ont officiellement annoncé aujourd’hui le déjouement de la tentative de coup d’État. L’Agence de presse soudanaise “SUNA” a cité le conseiller médiatique du commandant en chef des forces armées, le général de brigade Taher Abu Haja, affirmant que “les forces armées ont déjoué une tentative de coup d’Etat, et que la situation est totalement sous contrôle”.

L’armée a fermé un pont reliant Khartoum à la ville d’Omdurman sur la rive ouest du Nil, ou sont situés les sièges de la radio et de la télévision officielles.

Bien que l’affiliations des suspects n’ait pas été précisée, il a été rapporté qu’ils s’agissait de fidèles partisans de l’ancien président Omar al-Bashir.

De son côté, le porte-parole du gouvernement soudanais a déclaré que les autorités avaient arrêté les dirigeants d’un coup d’État manqué, affirmant que des “vestiges” du régime du président déchu Omar al-Bashir étaient impliqués.

Le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, a déclaré aujourd’hui également, que la tentative de renversement a été organisée par des éléments internes et externes à l’establishment militaire.

Hamdok a indiqué dans un communiqué : “La tentative a été précédée de préparatifs approfondis représentés par l’anarchie dans les villes, l’exploitation de la situation dans l’est du pays, les tentatives de bloquer les routes nationales, la fermeture des ports et la perturbation de la production pétrolière”.

“Pour la première fois, des gens qui ont été arrêtés pendant qu’ils effectuaient le coup d’Etat”, a-t-il ajouté.

Le Parti national OUMA, le plus grand parti de la coalition au pouvoir, a considéré cette tentative de renversement comme “une continuation des misérables tentatives d’avorter de la révolution de décembre par des officiers de l’armée qui soutiennent l’ancien régime”.

Dans un communiqué, le Parti a déclaré : “Dans la foulée de ces misérables tentatives pour faire avorter notre grande révolution, ce matin, un certain nombre d’officiers des forces armées de l’ancien régime ont lancé une tentative de coup d’État manquée pour un éventuel retour à l’ère de l’ancien régime.”

“Notre peuple qui s’est sacrifié pour cette transformation démocratique défendra la vérité et bloquera la route à ceux qui tentent de porter atteinte à la sécurité et la sûreté de la nation”, a précisé le Parti OUMA par voie de communiqué. Il a appelé “les forces politiques et le peuple soudanais à se soulever afin de protéger les acquis de la nation”.

Depuis la chute du régime précédent en 2019, le Soudan a été visé par d’autres complots organisés par des chefs militaires fidèles au régime de Omar al-Bashir et aux Frères musulmans.

Au cours des derniers mois, les autorités soudanaises ont arrêté des dizaines de partisans du régime de al-Bashir et se sont employées à nettoyer les institutions étatiques des fonctionnaires affiliés à l’ancien régime.

Les autorités soudanaises accusent les partisans d’al-Bashir de complot, de sabotage et d’incitation à l’instabilité du pays.

Le gouvernement soudanais avait déjà évoqué un plan de sabotage organisé par les Frères musulmans parmi les partisans d’al-Bashir.

Le Conseil de souveraineté a indiqué avoir fait des efforts pour combattre les Frères musulmans soudanais et les restes du régime de Omar al-Bashir encore présents au sein de l’Etat, affirmant que les autorités avaient surveillé d’importants mouvements financiers en rapport avec des complots antérieurs.

Le Premier ministre du gouvernement de transition, Abdallah Hamdok, le président du Conseil de souveraineté soudanais, le lieutenant-général Abdel Fattah Al-Burhan, et son adjoint Mohamed Hamdan Dagalo, avaient mis en garde contre les tentatives visant à saper la stabilité du pays, à nourrir la sédition et à inciter à la guerre civile.

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