Le djihadiste français, Tyler Vilus, prévoyait de commettre un attentat en Europe

Le combattant djihadiste, Tyler Vilus, a révélé le 20 septembre lors de sa comparution devant la cour d’appel de Paris, qu’il est revenu de Syrie vers l’Europe à l’été 2015 pour mener une “opération armée”, “quelque chose d’organisé”, mais que son projet a été compromis par son arrestation à l’aéroport d’Istanbul.

Tyler Vilus, un français d’origine antillaise de 31 ans converti à l’islam, est accusé d’avoir dirigé une escouade et des campagnes de prosélytisme en ligne et d’avoir recruté des combattants pour le compte de l’Etat islamique. Il doit réponde de crimes commis en Syrie entre 2013 et 2015. Le tribunal de première instance l’avait condamné à une peine de 30 ans.

Il avait prétendu dans un premier temps qu’en quittant la Syrie, son intention était de déserter l’Etat islamique et de s’installer en Mauritanie avec sa famille. Il a fini par admettre lors de son premier procès en 2020 qu’il projetait de commettre un attentat en Europe.

Il a affirmé avoir cherché un nouveau “front” en 2015 après une immersion de deux ans et demi dans la guerre en Syrie. Il voulait “combattre une armée” comme au début du conflit syrien. Il a indiqué avec regret qu’à cette époque, il n’y avait plus que des affrontements entre groupes djihadistes qui se livraient une guerre de territoires. Selon lui, il cherchait “un front similaire aux débuts en Syrie pour combattre une armée”.

Toujours selon son récit, il informe de son projet Abdelhamid Abaaoud, son ancien camarade d’armes au sein de la “brigade des immigrés” de l’EI et le futur coordinateur des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. “Il m’a demandé si je voulais sortir avec une équipe, je lui ai dit que je préférais travailler seul”, a affirmé l’accusé.

Seul, Tyler Vilus quitte la ville d’Al-Chaddadeh dans l’est de la Syrie, après s’être débarrassé de sa barbe et remis son arsenal à sa famille : “une kalachnikov là-bas, ça peut se vendre 3000 dollars. Et avec 3000 dollars, ils peuvent vivre un petit moment”.

Une heure avant son départ, il en informe son meilleur ami et lui fait ses adieux : “C’était un combattant, il va mourir. Moi je partais en Europe. On savait qu’on n’allait jamais se revoir.”

Il a traversé la frontière turque illégalement puis s’est rendu en bus à Istanbul. Pendant une semaine, il a testé le passeport suédois que son ami Abaaoud lui avait donné. “Ça passait relativement bien” a t-il pensé. Le passeport était en effet authentique mais portait la photo et le nom de quelqu’un d’autre. C’est ce passeport qui a causé son arrestation.

Pressé par la Cour d’assises qui recherchait un quelconque lien entre l’accusé et les attentats du 13 novembre 2015, Tyler Vilus assure qu’il n’avait pas de “cible déterminée”. Il voulait s’installer dans l’espace Schengen pour “voyager tranquillement” et organiser seul son plan.

“Je ne suis pas dans un schéma de gens qui prennent une voiture et foncent (sur une foule, NDLR). J’étais dans quelque chose de beaucoup plus organisé, qui prend beaucoup plus de temps. Une opération armée, potentiellement sur les forces de l’ordre”, a déclaré l’accusé au tribunal.

Le 2 juillet, il décide de prendre l’avion pour Prague, mais la police turque l’arrête après avoir vérifié son passeport. Il a été expulsé vers la France après avoir passé 3 semaines dans un centre de rétention en Turquie.

Le verdict sera prononcé mardi en fin de journée. Tyler Vilus encourt la réclusion à perpétuité.

Related articles

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here