Crise des sous marins australiens : L’UE juge la façon dont la France a été traitée “inacceptable”

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé aujourd’hui que la manière dont la France a été traitée dans le cadre de la rupture du contrat de sous-marins avec l’Australie est “inacceptable”.

Selon l’AFP, elle a déclaré dans une interview à CNN : “L’un de nos États membres a été traité d’une manière qui n’est pas acceptable (…) Nous voulons savoir ce qui s’est passé et pourquoi”.

Mercredi, Washington a annoncé la formation dans la région Indo-Pacifique d’une alliance stratégique de sécurité appelée “Aukus”, qui englobe les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie, ce qui a conduit cette dernière à rompre un important contrat d’armement avec la France.

Cet accord qualifié de “contrat du siècle” avait pour valeur 90 milliards de dollars australiens (56 milliards d’euros) lors de sa signature en 2016. Il prévoyait la fourniture par la France de 12 sous-marins à propulsion diesel.

Vendredi, le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a confirmé que l’UE n’avait pas été consultée ni même informée du partenariat stratégique de sécurité conclu entre Washington, Londres et Canberra.

Les ministres des Affaires étrangères de l’UE étudieront aujourd’hui les répercussions de cette alliance lors d’une réunion à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations unies.

“Josep Borrell présidera cette réunion qui sera la première occasion de discuter des implications et des conséquences de cet accord pour l’UE et ses Etats membres”, a déclaré le porte-parole du chef de la diplomatie européenne. “La réunion va durer deux heures et M. Borrell devrait en rendre compte par une déclaration”, a-t-il indiqué.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a déploré de son côté le “manque de loyauté” et de “transparence” des Etat-Unis.

“Les principes élémentaires entre alliés c’est la transparence et la confiance, ça va ensemble. Et là, que voyons-nous? Un clair manque de transparence, de loyauté”, a déclaré Charles Michel à la presse en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York .

Sophie Wilmès, la ministre belge des affaires étrangères a qualifié la nouvelle alliance formée au détriment de la France de “coup de tonnerre”. “Il s’agit d’un coup d’éclat ou d’un coup de tonnerre dans l’actualité française d’abord, européenne certainement, géostratégique au niveau mondial aussi”, a-t-elle déclaré au journalistes en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

Dans un geste sans précédent contre son allié historique, la France a exprimé sa colère en rappelant son ambassadeur aux Etats-Unis, ainsi que son ambassadeur en Australie. La rencontre qui devait réunir la ministre française des Armées, Florence Parly, et son homologue britannique, Ben Wallace, a également été annulée par Paris.

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